Il y a exactement un an cet après-midi, Roger Federer fêtait son anniversaire avec les amateurs de tennis québécois sur le court central du stade Uniprix à Montréal. Une célébration aux allures intimistes en comparaison de ce qui l'attendait aujourd'hui à Pékin.

Pour son 27e anniversaire, le joueur de tennis aura défilé dans le Stade national de Pékin devant 91 000 personnes comme porte-drapeau de la Suisse lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques. Voilà une journée d'anniversaire qui sort de l'ordinaire, même pour une vedette planétaire comme Federer. «Ce sera l'anniversaire le plus particulier de ma carrière sauf peut-être si j'ai un jour un enfant le jour de mon anniversaire!» a-t-il blagué.

Cet honneur arrive à un bien drôle de moment dans la carrière du joueur de tennis suisse. Titulaire de 12 titres du Grand Chelem, Roger Federer est l'un des athlètes les plus célèbres au monde. Il est particulièrement populaire en Asie, où il est invaincu depuis novembre 2005.

Mais voilà: ces jours-ci, Federer a plutôt l'air d'un champion sur le déclin. La semaine prochaine, il perdra son premier rang mondial au profit de Rafael Nadal. Une chute inévitable puisque le Suisse n'a gagné que deux tournois - et encore, deux tournois d'importance secondaire - en 2008. Il a toutefois atteint la finale de quatre tournois cette année, dont Roland-Garros et Wimbledon où il a perdu contre Nadal.

«J'aurais aimé obtenir de meilleurs résultats et gagner à Wimbledon, mais j'ai perdu un match historique en finale par seulement quelques points, a rappelé Federer. Je sais que les dernières semaines n'ont pas été les meilleures (de ma carrière). J'ai perdu des matchs que je n'aurais jamais dû perdre, mais au moins, je n'ai pas mal joué. Au point où je suis rendu dans ma carrière, ce sont les grands tournois comme les Jeux olympiques et le US Open qui m'intéressent. J'espère pouvoir y sauver ma saison.»

Première tête de série du tournoi olympique, Roger Federer ne sera qu'un favori sur papier à Pékin, alors que le monde du tennis couronnera un nouveau roi dans une semaine. Une situation qui l'amuse. «Jusqu'à ce que l'ordinateur en décide autrement, je suis toujours le numéro un», a-t-il dit en riant.

Les résultats du tournoi olympique compteront au classement de l'ATP, mais Federer préfère penser à une médaille olympique plutôt qu'à son classement mondial cette semaine à Pékin. Et pour cause: en deux participations aux Jeux olympiques, le Suisse n'a jamais gagné de médaille. Quatrième à Sydney en 2000, il a été surpris au deuxième tour par Tomas Berdych à Athènes en 2004.

À Pékin, ses principaux rivaux seront le futur numéro un mondial Rafael Nadal, le toujours dangereux Novak Djokovic et le meilleur joueur sur surface dure cet été, l'Écossais Andy Murray. En double, Federer a été établi quatrième tête de série avec son compatriote Stanislas Wawrinka.

Mais avant de penser au tournoi olympique - et à son premier adversaire, le Russe Dmitry Tursunov, l'un des trouble-fêtes du circuit masculin - Federer devait d'abord s'acquitter de sa tâche de porte-drapeau le soir de son anniversaire au Nid d'oiseau. Pour son anniversaire, le Suisse souhaitait seulement «ne pas tomber en entrant dans le stade avec le drapeau» !

En 2004, Federer avait aussi mené la délégation suisse lors de la cérémonie d'ouverture. Une expérience dont il parle encore avec émotion, même si son souvenir olympique le plus cher reste la rencontre de sa copine Mirka Vavrinec au village olympique de Sydney, en 2000. Les futurs tourtereaux participaient tous deux au tournoi de tennis. «Entre les deux, je dois choisir la rencontre de Mirka à Sydney avant les cérémonies d'ouverture à Athènes, a-t-il dit. Mirka est avec moi depuis huit ans alors que j'ai tenu le drapeau seulement 10 minutes»