Germain Bisson a reçu plusieurs honneurs au fil de sa carrière d'entraîneur, mais celui-là, il ne s'y attendait pas du tout. Il se croyait un peu trop jeune pour le mériter.

Germain Bisson a reçu plusieurs honneurs au fil de sa carrière d'entraîneur, mais celui-là, il ne s'y attendait pas du tout. Il se croyait un peu trop jeune pour le mériter.

L'Association nationale de karaté du Canada a profité de la présentation des championnats canadiens, le week-end dernier au Nouveau-Brunswick, pour lui remettre le prix Russ Rumbell, qui souligne la contribution exceptionnelle d'une personne au fil de sa vie au développement du karaté au pays.

"La plupart des gens qui ont reçu ce prix dans le passé sont pas mal vieux ou même décédés. Je ne sais pas si on tente de me passer un message", a blagué l'entraîneur-chef du club de karaté CAMA de Masson-Angers.

Bisson n'a que 45 ans, mais il baigne dans le milieu depuis l'âge de 10 ans. Son père l'avait amené à l'époque dans un dojo afin qu'il puisse développer une estime de soi-même et une confiance.

En 1985, il a fondé son propre dojo, qui fêtera bientôt ses 25 ans.

Au fil des saisons, on l'a vu un peu partout sur la scène compétitive, autant provinciale que nationale. Il a dirigé l'équipe du Québec entre 1993 et 2007, décidant de s'accorder une pause cette année.

En lui remettant le prix, les dirigeants canadiens ont défilé toutes ses contributions à cette discipline des arts martiaux. Ils ont rappelé que les karatékas québécois, autant chez les seniors que les juniors, ne cessent de terminer premiers depuis une dizaine d'années à l'échelle nationale.

"On a dit que j'ai aidé à établir une dynastie... C'est pas mal flatteur d'entendre cela, a reconnu Bisson, qui a aussi occupé dans le passé des postes de dirigeants au sein des différentes fédérations.

"J'ai vécu un très beau week-end. Je peux te dire cela."

Ses élèves ont encore brillé, ramenant une caisse pleine de médailles. Cinq d'entre eux ont été couronnés champions canadiens individuels.

Son fils Jean-Sébastien participait également pour la première fois de sa jeune carrière à cet événement. Il a terminé deuxième en combat chez les 14-15 ans dans la catégorie des moins de 63 kg.

"Je n'avais jamais été aussi nerveux dans les estrades auparavant", a avoué Germain Bisson en enfilant son chapeau de père de famille.

Son prix national, il l'a justement dédié à sa femme et ses trois garçons qui étaient tous sur place. Il a aussi remercié sa mère de 83 ans et son père de 81 ans.

Le principal intéressé ne compte pas tirer un trait sur le karaté. Au contraire. Ne soyez pas surpris de le retrouver éventuellement au sein du groupe d'entraîneurs de l'équipe canadienne d'ici quelques étés.

"J'en ai encore pour 20 à 25 ans", a-t-il lancé.

Germain Bisson n'est pas le seul représentant de l'Outaouais à avoir été honoré durant le week-end.

Un espoir du club Larouche Karaté, Caroline Chrétien, a été primé l'athlète junior féminin par excellence au Canada. Elle a gagné trois fois l'or dans sa catégorie de poids, triomphant en combat, en kata et en combat par équipe.

mcomtois@ledroit.com