Championne olympique en titre de planche à voile, Faustine Merret a bien l'intention de continuer à écrire à l'encre d'or l'histoire de sa discipline sur le plan d'eau de Qingdao, lors des jeux Olympiques de Pékin 2008.

La gloire n'a pas changé «Fofo», comme on l'appelle affectueusement. Elle lui a donné le bonheur intense du podium et le plaisir de promouvoir son sport. Mais elle n'a pas bouleversé ses priorités: elle avait programmé son avenir professionnel et a passé son diplôme de professorat de sport.

Moins dans la lumière que d'autres vainqueurs d'Athènes, Faustine Merret a pour le reste continué son petit bonhomme de chemin. Avec peut-être un peu plus de pression et d'agressivité à affronter, car elle est devenue «la fille que l'on ne veut pas voir devant».

Ce statut n'est cependant qu'un petit inconvénient à comparer avec le plaisir qu'elle a de se mesurer avec ses adversaires sur une planche à voile. Une discipline qu'elle a connue un peu par hasard grâce à son père très présent auprès d'elle, après le décès de sa maman alors qu'elle n'avait que 11 ans.

C'est un gréement enfant que son papa a installé sur une planche qui a en fait décidé de son avenir. Car si pour cette Brestoise il y avait forcément l'attrait de la mer, c'est en gymnastique puis en athlétisme qu'elle avait montré d'abord du talent.

«Nouveaux paramètres»

Seulement, pour Merret, la planche est devenue une révélation. A 15 ans, elle est championne de France et à 18 ans championne du monde des jeunes. Puis elle a multiplié les podiums mais a raté les JO-2000 à Sydney. Il lui a peut-être manqué un peu de combativité. Une bonne leçon pour l'avenir.

Au moment où arrive Pékin, elle sait qu'elle est passée de surprise à Athènes à favorite. Mais cela ne la gène pas. Comme elle ne s'arrête pas aux difficultés annoncées du plan d'eau ou au changement de planche puisque la compétition se disputera en RS:X alors qu'elle avait gagné avec une Mistral.

«La nouvelle planche amène de nouveaux paramètres. C'est bien pour se donner un nouveau défi, se dire qu'Athènes c'est une chose, que Pékin c'en est une autre», explique la véliplanchiste qui se réjouit des conditions de petit temps de Qingdao. «Je suis plus efficace en petit temps», assure-t-elle.

Merret affiche une immense confiance. Que sa puissance physique face à ses plus anciennes adversaires «qui puisent un peu dans le rouge» renforce. Et que les derniers résultats confortent. «J'ai été présente sur la régate que je m'étais fixée», constate la bronzée des récents championnats d'Europe.

Merret, 30 ans, n'est toutefois pas présomptueuse. L'idée d'être double médaillée d'or lui sert surtout d'aiguillon. Elle lui rappelle qu'elle doit penser «d'abord aux compétences nécessaires pour être devant car en régate on est dans le présent et dans l'attaque».