La Russie, seul pays représenté dans les 11 catégories olympiques, enverra une puissante équipe au tournoi de boxe (9-24 août) des Jeux de Pékin alors que Cuba part dans l'inconnu avec un groupe de 10 boxeurs sans grande expérience internationale mais affamés de reconnaissance.

La délégation russe comptera pas moins de 3 champions du monde en titre (Sergey Vodopyanov en 54 kg, Albert Selimov en 57 kg et Matvey Korobov en 75 kg) autant de vice-champions planétaires et un médaillé d'or olympique d'Athènes, Alexei Tishchenko, passé des poids plume aux légers.

De son côté, l'équipe caribéenne, en plein renouvellement après la perte de ses cinq champions olympiques d'Athènes et d'un champion du monde pour défection ou retraite, a qualifié de jeunes loups (21 ans de moyenne d'âge) emmenés par le champion du monde 2005 des légers, Yordenis Ugas Hernandez. Pour la première fois depuis 40 ans, les Cubains ne figureront pas dans toutes les catégories.

Ces deux nations de grande tradition pugilistique olympique s'étaient partagé l'essentiel des récompenses il y a quatre ans à Athènes ne laissant que des miettes aux autres. Cuba avait terminé en tête (5 or, 2 argent, 1 bronze) devant la Russie (3 or, 3 bronze).

Aux derniers Mondiaux à Chicago (Etats-Unis) en 2007, les Russes s'étaient taillés la part du lion, terminant en tête du tableau des médailles (3 or, 3 argent, 3 bronze). En raison de l'absence de leurs locomotives, les Cubains, dominateurs -8 médailles, dont 4 titres- en 2005 à Mianyang (Chine), avaient préféré renoncer à envoyer une délégation dans l'Illinois. Mais le réservoir est là avec 10 000 licenciés pour 11,5 millions d'habitants.

Même s'il sera difficile aux représentants du Noble Art de l'île des grandes Antilles, sous la houlette de leur entraîneur en chef, Pedro Roque, de rééditer leur performance de 2004 et encore moins celle de référence à Barcelone en 1992 (7 or, 2 argent), ils devraient figurer sur bon nombre de podiums et apporter encore des satisfactions au sport roi de Cuba (32 des 65 titres de leur histoire olympique). Et 59 titres mondiaux depuis 1974.

Britanniques et Chinois ambitieux

Pour le reste, du côté de l'Europe de l'Ouest, l'Italie misera sur ses deux champions du monde dans les catégories supérieures avec Clemente Russo (lourds/91 kg) et Roberto Cammarelle (super-lourds/+91 kg). Les Britanniques (8 représentants), dirigés par l'ancien champion du monde pro des plumes, Barry McGuigan, se sont découverts de fortes ambitions d'autant que le léger (69 kg) Frankie Gavin a donné son premier titre mondial amateurs à la Grande-Bretagne en novembre dernier.

Côté français, le mouche (51 kg) Jérôme Thomas, en bronze en 2000 et en argent en 2004, rêve du plus beau des métaux à Pékin pour sans doute finir sa carrière à 29 ans. Il aura toutefois fort à faire avec le champion du monde 2007 américain Raushee Warren, le Cubain Andry Laffita Hernandez, vice-champion du monde 2005, ou encore le Russe Georgy Balakshin, champion d'Europe 2006.

Dans les ex-républiques soviétiques, Kazakhstan, Azerbaïdjan, Ouzbékistan ou autres Belarus fournissent toujours des boxeurs qui complètent les podiums.

Dans la sélection chinoise, dont certains parmi les dix catégories représentées, pourraient apporter de belles surprises au pays-hôte, il faudra notamment surveiller le mi-mouche Zou Shiming, bronzé à Athènes et en or à Chicago.

Sur le continent asiatique, Thaïlandais, Coréens du Sud et du Nord devraient comme à leur habitude ramasser quelques accessits.