Lorsqu'on lui a demandé de jouer au sein de la ligne défensive, tôt dans la saison 2007, Avon Cobourne des Alouettes a songé à abandonner la Ligue canadienne de football et à retourner chez lui à Morgantown, en Virginie occidentale.

Mais celui qui avait toujours joué comme demi offensif a choisi d'avaler la pilule, et de voir où cela le mènerait. Le résultat: non seulement est-il de retour à sa position préférée, mais il y amasse des statistiques qui impressionnent.

Cobourne est au deuxième rang de la LCF pour les verges au sol, derrière Wes Cates, de la Saskatchewan, et troisième pour les passes captées, avec 34.

Il est encore tôt pour se prononcer, après six rencontres, mais l'athlète de 29 ans maintient un rythme qui lui vaudrait 1000 verges au sol et 1000 autres par la voie des airs, ce qui serait une première dans le circuit.

«Ce serait formidable et j'estime en être capable, mais j'espère que ce serait dans une saison où l'équipe gagne la coupe Grey, vous voyez ce que je veux dire, a dit Cobourne.

«Les statistiques seront là, parce que l'attaque est très efficace. Quand vous mettez beaucoup de points au tableau, les chiffres personnels suivent, mais il nous faut récolter des victoires.»

Cobourne en est à 471 verges au sol et 335 par la passe avant le match de vendredi, à Winnipeg. Face aux Bombers, le 4 juillet, il a obtenu 185 verges au total dans un gain de 38-24 des Alouettes.

Ses 806 verges à partir de la ligne de mêlée sont 60 de moins que le meneur Cates, qui a aussi la chance de totaliser 1000 verges deux fois, s'il augmente la cadence pour ses gains par la passe, qui sont en ce moment de 234 verges.

Cobourne a passé la majeure partie de ses deux premières saisons à Montréal au

sein des unités spéciales, menant l'équipe pour les plaqués, en 2006, mais il a été irrégulier lors des rares occasions où on l'a fait jouer comme demi offensif.

Il semble être celui qui a bénéficié le plus de l'attaque axée sur les frappes rapides amenée par le nouvel entraîneur, Marc Trestman.

L'habileté de Cobourne de filer rapidement à partir du champ arrière est l'une des raisons pourquoi les Alouettes mènent la ligue avec 197 points, pour une moyenne de 32,7 points par match.

Leur fiche de 3-3 est dûe en grande partie au fait que la défense a concédé une moyenne de 26,7 points par rencontre. Du jeu instable aussi bien en attaque qu'en défense, lors des récentes fins de matches, n'a pas aidé non plus.

Depuis leur retour dans la LCF en 1996, l'équipe montréalaise a majoritairement utilisé de gros demis au style très physique, tels que Mike Pringle, Lawrence Phillips ou Jarrett Payton; ce dernier a été remercié le 2 juillet, ce qui a valu la position de partant à Cobourne.

Cobourne, cinq pieds huit et 185 livres, est plutôt le genre de demi qui se faufilera dans les ouvertures, en changeant de trajectoire ou en allant vers l'extérieur.

Trestman dit qu'il est trop tôt pour faire de grandes affirmations au sujet de Cobourne ou de l'attaque, les équipes adverses n'ayant pas encore fait d'ajustements pour contrer ce qu'il a introduit comme nouveau visage dans la LCF.

Trestman dirige une équipe canadienne pour la première fois de sa carrière, après plusieurs années comme coordonnateur offensif et entraîneur des quarts, dans la NFL.

«Si je suis surpris? Non, je l'ai vu sur vidéo et j'ai pensé qu'il avait le talent pour être vraiment efficace à l'intérieur de notre système, a dit Trestman. Nous avons eu un bon départ, mais il reste beaucoup à faire.»

Le quart Anthony Calvillo s'est illustré après une saison 2007 de misère, Kerry Watkins a capté six passes de touché en autant de matches et l'attaque a alloué 16 sacs de moins qu'après le même nombres de matches, l'an dernier.

Cobourne, qui détient le record pour les verges au sol, à West Virginia, s'est joint aux Lions de Detroit en 2003, mais il n'a pris part qu'à sept rencontres. L'année suivante, on l'a envoyé jouer à Cologne, dans le circuit NFL Europe.

«Je pensais qu'on me donnerait une opportunité à Detroit, parce qu'ils n'avaient pas vraiment de gars pour combler le poste. Je pensais qu'il choisirait le meilleur joueur et que c'était moi, mais ils voulaient un vétéran.

«Je n'ai pas eu ma chance. Mon temps n'était pas encore arrivé, il faut croire. Mais je ne m'en fais pas avec ce qui est arrivé dans le passé. En ce moment, je saisis l'opportunité qu'on me donne.»