La force, attribut masculin depuis la nuit des temps, a toujours fait l'objet d'une course folle à la puissance chez les «leveurs de fonte», avant que l'haltérophilie ne se féminise, en 2000 à Sydney, et que la fédération internationale ne traque sérieusement le dopage.

Admise avec réticence aux premiers Jeux modernes de 1896, cette discipline a été codifiée par le Français Jules Rosset, fondateur des fédérations française (1914) et internationale (IWF, 1920) avec trois mouvements reconnus: le développé (supprimé en 1973 pour cause de contestations incessantes), l'arraché et l'épaulé-jeté. Rosset a également institué les catégories selon le poids de corps, modifiées en 1992 puis en 1998 avec annulation de tous les records précédents.

Les abus récurrents de produits interdits (stéroïdes anabolisants, corticoïdes, produits masquants) ont donné lieu à des accidents musculaires et à une vague de disqualifications qui ont discrédité ce sport.

Scandale à Montréal

Les deux premiers cas de dopage d'haltérophiles, aux Jeux de Munich (1972), sont passés quasiment inaperçus en raison du deuil qui a frappé l'équipe israélienne d'haltérophilie, dont plusieurs membres ont trouvé la mort dans l'action terroriste perpétrée par le commando palestinien de l'organisation Septembre Noir.

Mais à Montréal (1976), le scandale fut énorme, avec huit haltérophiles déclarés positifs. Cinq nouveaux cas positifs suivent à Los Angeles (1984) puis à Séoul (1988), dont deux médaillés d'or bulgares qui obligèrent la délégation à rentrer au pays avant la fin des Jeux.

Désormais, les exclusions se produisent avant les Jeux, car le dopage est toujours là.

La Grèce a fait les frais d'un contrôle inopiné qui a abouti à 11 suspensions. Elle sera néanmoins à Pékin avec une délégation réduite de moitié, après avoir payé une forte amende à la fédération internationale.

La Bulgarie vient de retirer ses équipes des Jeux de Pékin. Onze de ses haltérophiles, dont le champion du monde 2007 Ivan Stoitsov (77 kg) et Velichko Cholakov (105 kg), médaille de bronze à Athènes, contrôlés positivement aux stéroïdes anabolisants, ont été suspendus.

L'haltérophilie féminine est largement dominée par les Chinoises (3 titres sur 7 à Athènes).