Championne olympique de natation en 1996, sélectionnée en triathlon aux JO 2000 et 2004, l'Américaine Sheila Taormina poursuit son hétéroclite carrière avec une participation aux JO de Pékin en... pentathlon moderne.

Pour la femme de 39 ans, l'Histoire olympique est en marche.

«Personne n'a participé aux JO dans trois sports différents. J'ai pensé que c'était un défi intéressant et que je pouvais y arriver», explique d'emblée Taormina.

Quelques mois après son retour des Jeux d'Athènes et malgré un emploi de «motivatrice» qui lui faisait sillonner les Etats-Unis, Taormina s'ennuyait.

«Je surfais sur internet en regardant les sites sur la dépression. Je n'étais pas bien, je pleurais beaucoup», confesse celle dont l'histoire sportive a débuté au début des années 1990.

Étudiante à l'Université de Georgie, la jeune fille montre de grandes capacités dans le bassin, malgré ses 159 cm. Ses qualités lui permettent de prendre une place pour les JO d'Atlanta, en 1996, dans l'équipe du 4x200 m libre. Troisième relayeuse, elle s'adjuge l'or. Fin de la première vie !

Poussée par son frère jumeau Steven à participer à un triathlon en 1998, la jeune femme est convaincue. Après de belles performances sur le circuit international, elle se classe sixième des JO 2000 de Sydney, en dominant l'épreuve de natation.

Peur à cheval

Habituée à se lever aux aurores pendant sa période «natation», Sheila Taormina travaille comme une damnée. Et les résultats suivent puisqu'en 2004, elle est championne du monde.

Après une 23e place aux JO 2004, elle se dit que ce serait bien de mettre un terme à sa (deuxième) carrière sportive. Mais le spleen et la bougeotte la rattrapent.

Après une rencontre avec des dirigeants du pentathlon moderne, elle apprend le tir, l'escrime et l'équitation, alors qu'elle n'est jamais montée sur un cheval et se perfectionne en course à pied.

Sa passion a un prix et elle décide de vendre sa maison en Floride, en 2006, pour s'installer aux abords du centre d'entraînement olympique de Colorado Springs.

«L'équitation est vraiment difficile pour moi car j'ai peur. Si je fais une erreur au tir, je ne vais blesser personne. Mais à cheval, je peux me blesser si le cheval fait un refus devant un obstacle par exemple. Et ça me fait peur», explique la native du Michigan, qui reconnaît soigner son manque de confiance par une surdose d'entraînement.

Mais promis, juré, cette épreuve est la dernière, quel que soit le résultat. «Plus jamais d'autres sports dans ma vie. Je n'ai plus envie. Faire du sport devient une obsession. D'ailleurs, je ne me serais pas lancé là-dedans, si ce n'était pas pour marquer l'histoire», explique-t-elle avant de conclure: «Il est temps pour moi de prendre ma retraite» !

Mais certains l'auraient déjà aperçu en train de s'entraîner en biathlon, et les prochains JO d'hiver sont dans deux ans, à Vancouver.