Comment savoir si Samuel Giguère s'adapte bien au camp des Colts d'Indianapolis? Les amateurs l'interpellent déjà par son prénom pour avoir un autographe après les entraînements.

Maintenant, c'est par les entraîneurs qu'il doit se faire remarquer. Et il a fait un pas en ce sens, samedi, au deuxième jour du camp, en captant une passe du quart Jared Lorenzen alors qu'il faisait l'objet d'une couverture très serrée en défense. Cet attrapé a été qualifié de «jeu du jour», dimanche, dans le quotidien Indianapolis Star.

Les médias locaux ont adopté Giguère. À Indianapolis, le Québécois de 23 ans est déjà comparé à Wes Welker, la cible préférée de Tom Brady avec les Patriots de la Nouvelle-Angleterre la saison dernière.

«Je n'ai pas le droit à l'erreur, mais je suis confiant», lance Giguère, qui est arrivé au camp des Colts mercredi dernier.

«Je n'ai presque pas dormi les deux premières nuits. Mais depuis, ça va. Il faut dire que je suis brûlé à la fin des journées.» Pour vous donner une idée, Giguère s'est levé à 5h15, hier, et prévoyait que sa journée allait se terminer à 22h30.

Si Giguère savoure chaque instant, il conserve les deux pieds sur terre depuis qu'il a «perdu» vendredi celui qui était son meilleur ami jusqu'ici. Rudy Burgess, un receveur qui avait lui aussi été embauché comme joueur autonome, a été congédié, vendredi, après la première journée du camp.

Ce qui fait dire à Giguère qu'il n'y a rien de garanti. «On nous avait dit que personne ne serait retranché avant le troisième match pré-saison et ils ont congédié trois joueurs vendredi.»

Le récent congédiement d'Étienne Boulay par les Jets de New York rend aussi Giguère prudent. «Je réalise qu'il ne faut pas prendre ça personnel. Je sais qu'Étienne pourrait facilement rivaliser avec les gars qui sont ici.»

Giguère se dit impressionné par Marvin Harrison et Reggie Wayne. «Ils sont dans une classe à part.»

Et quelle est sa relation avec eux? «Ils ne se déplaceront pas pour venir me parler, mais si j'ai des questions, ils répondent.»

Giguère soutient que le joueur qui lui donne le plus de fil à retordre jusqu'ici est Marlin Jackson. «Il est rapide et très physique», dit Giguère avant d'ajouter que les demis défensifs du football universitaire canadien sont des «enfants» comparativement aux demis défensifs des Colts.

L'évaluation de Dungy

La première chose que voulait savoir l'entraîneur-chef des Colts, Tony Dungy, quand il a rencontré Samuel Giguère, c'est si ce dernier avait un lien avec le gardien des Ducks d'Anaheim, Jean-Sébastien Giguère.

«Je voulais être certain de bien prononcer son nom, dit Dungy, qui apprécie Giguère. Il travaille bien. Il est fort physiquement, il est rapide et explosif.»

Le fait qu'il a joué son football au Canada lui donne un avantage sur les autres recrues, selon Dungy. «Il a appris à jouer avec plusieurs formations offensives.

«Sam apprend des choses tous les jours, mais il en a encore à apprendre», commente Dungy, qui souligne la polyvalence de l'ancien receveur du Vert et Or de l'Université de Sherbrooke. «Nous l'évaluons aussi comme spécialiste des retours de botté.»

Dungy a précisé, hier, que l'équipe n'est obligée de réduire sa formation qu'après la quatrième partie hors-concours. En théorie, Giguère devrait donc jouer contre les Redskins de Washington, dimanche, les Panthers de la Caroline, le 9 août, les Falcons d'Atlanta, le 16 août, et les Bills de Buffalo, le 24 août.

Quelles sont les chances de Giguère de faire partie de l'édition 2008 des Colts? Il y a 10 receveurs éloignés au camp. S'il faut se fier aux années passées, les Colts devraient en garder cinq ou six.