Avant de commencer son exil en Russie, Ray Emery est passé par Ottawa hier afin d'accorder une entrevue à une émission de télévision qui lui a souvent fait bonne presse, Off the Record, à TSN.

L'ancien gardien controversé des Sénateurs d'Ottawa en a profité pour faire un petit mea culpa, un autre, pour ses frasques de la saison dernière, qui ont mené l'équipe à racheter le contrat qu'il avait paraphé l'an dernier.

«La dernière saison a mal commencé, je n'ai pas fait ce que j'étais supposé faire parce que je pensais que je méritais certaines chances (de jouer à son retour d'une blessure au poignet). Mais 'Gerbs' (Martin Gerber) jouait bien et le club ne pouvait pas mettre sur le banc un gars qui menait la ligue. J'ai boudé un peu puis j'ai ensuite fait des choses stupides qui ont amplifié la situation», a-t-il déclaré d'entrée de jeu au cours de l'entrevue d'une vingtaine de minutes, réalisée avec le Parlement en toile de fond.

Emery continue de penser que les distractions qu'il a causées au cours de la saison 2007-2008 n'ont pas été l'élément déclencheur des problèmes des Sénateurs, qui se sont effondrés après un début de saison record et qui ont été balayés en première ronde des séries éliminatoires par les Penguins de Pittsburgh.

«Oui, j'ai été en retard à des entraînements et j'ai eu quelques bagarres avec mon ami Brian McGrattan. Mais mes actions ont été amplifiées. Ce n'est pas moi qui perdais des matches, mais c'est moi qui avais plutôt un petit sideshow stupide», a-t-il affirmé, mentionnant à plusieurs reprises qu'il ne s'ennuierait pas des médias locaux (et nationaux comme TSN) qui faisaient leurs choux gras de ses transgressions.

Pas de problème de drogues

Quand l'animateur Michael Lansberg a abordé les rumeurs concernant ses sorties en ville et son utilisation de drogues qui circulaient un peu partout, Emery a tout nié.

«Je n'ai pas de problème de drogues, (le d.g. des Sénateurs) Bryan Murray m'a déjà posé la question et je lui ai répondu la même chose... Je ne suis pas toujours sur le party, oui j'aime m'amuser avec mes amis mais je ne sortirais jamais la veille d'un match», a-t-il maintenu, affirmant qu'en tant qu'athlète de race noire, il était peut-être catalogué comme étant un cas problème, comme les Michael Vick ou Pacman Jones du monde sportif.

Le gardien de 25 ans originaire de Hamilton a cependant dit qu'il a profité de l'été pour remettre ses priorités à la bonne place. «Je me suis mis en forme et j'ai réévalué ma façon d'aborder les choses. Je pense être devenu une meilleure personne, un meilleur athlète et un meilleur membre de ma famille», a-t-il dit.

Emery a révélé qu'il avait pensé à prendre le chemin de la Russie dès l'an dernier, alors qu'il était joueur autonome avec restriction.

Mais il avait finalement accepté un contrat de trois ans pour 9,5 millions $ des Sénateurs.

Quand ces derniers ont racheté les deux dernières années de ce pacte, au coût de 2,2 millions $, il a accepté une offre de contrat d'un an pour 2 millions $ du Atlant Mytishchi, basé à Moscou.

«Ils ont travaillé fort pour m'attirer là-bas... J'aurais pu rester ici pour un dixième du salaire et aller dans les mineures. Mais je pensais que ce serait un bon endroit pour recommencer à zéro et me concentrer uniquement sur le hockey», a-t-il mentionné.

À la fin de l'entrevue, Ray Emery a révélé un aspect intéressant de son contrat russe : son nouveau club lui fournira un garde du corps.

À moins que ce ne soit un chaperon pour s'assurer qu'il ne cause pas trop de trouble à ses entraîneurs...