De son propre aveu, Julie Cloutier n'était pas très athlétique plus jeune. C'était avant de découvrir l'escrime. Depuis, ses progrès ont été rapides et, à 22 ans, elle s'apprête à vivre l'aventure des Jeux olympiques de Pékin.

«Enfant, j'étais plutôt attirée par les arts, la musique notamment, confie la sabreuse de Repentigny. J'ai découvert l'escrime un peu par hasard à l'âge de 11 ans. J'ai suivi un cours d'initiation pour le plaisir. Je ne croyais pas que cela me conduirait jusqu'aux Jeux olympiques.»

Cloutier a rapidement démontré son potentiel, participant à sa première compétition internationale lors des championnats du monde junior en Pologne à l'âge de 14 ans. En 2005, elle a gradué au sein de l'équipe nationale. Un des faits saillants de sa carrière jusqu'ici a été sa 6e place aux Championnats du monde junior en 2005.

Il n'empêche que Cloutier a toujours donné la priorité à ses études avant cette année. Inscrite au baccalauréat en animation et en recheche culturelle à l'Université du Québec à Montréal, elle envisage peut-être une carrière dans le droit ou encore dans l'organisation d'activités culturelles et sportives.

«L'escrime est un sport amateur ici, constate-t-elle. Ma carrière sportive se terminera un jour et je dois penser à mon avenir.»

L'an dernier, il lui a d'ailleurs fallu faire un choix important quant à la suite à donner à sa carrière. La performance de l'équipe canadienne aux championnats du monde de Saint-Pétersbourg, en octobre, a facilité sa prise de décision. En se classant au neuvième rang, les sabreuses canadiennes - outre Cloutier, l'équipe est composée de Sandra Sassine, Olga Ovtchinnikova et la réserviste Wendy Saschenbrecker - ont alors pris une sérieuse option sur leur qualification pour les Jeux de Pékin, qui accueillent pour la première fois de l'histoire l'épreuve de sabre féminin par équipe.

«L'équipe a offert une performance incroyable, se rappelle Cloutier. Si les trois filles y vont d'une bonne performance en même temps à Pékin, nous sommes en mesure de faire quelque chose de bien. Même une médaille n'est pas impossible même si ce ne sera pas facile.»

Vers 2012

Individuellement, les attentes de Cloutier sont plus modestes.

«L'année a été difficile pour moi personnellement. J'ai compilé de moins bons résultats. Mais comme je suis aussi qualifiée dans l'épreuve individuelle à Pékin, je veux bien faire.»

Son entraîneur Jean-Marie Banos souligne que Cloutier est encore une recrue sur la scène internationale.

«Elle est très jeune, elle commence à progresser. Son manque d'expérience en compétition l'amène parfois à paniquer. Mais elle possède de belles qualités. Elle comprend bien le jeu tactique et elle est très explosive sur la piste.»

Consciente que les escrimeuses sont au sommet de leur art dans la jeune trentaine, Cloutier a déjà les yeux tournés vers les Jeux de 2012 à Londres.

Amatrice d'équitation dans ses temps libres, Cloutier est plutôt de genre tranquille.

«Pour me détendre, j'aime lire des romans. Quand j'ai du temps, j'apprécie me retrouver avec des amis pour prendre un repas.»

Cloutier trouve d'ailleurs important d'entretenir ses amitiés.

«J'ai beaucoup d'amis en dehors de l'escrime. Ils me soutiennent dans mon cheminement. Leur compagnie m'est précieuse.»