Philippe Poirier a peu de temps pour récupérer ces jours-ci.

Philippe Poirier a peu de temps pour récupérer ces jours-ci.

Le karatéka de Gatineau, classé troisième au monde, a surmonté une fracture au nez pour remporter le titre canadien senior chez les moins de 80 kg, samedi dernier, à Saint John, au Nouveau-Brunswick. Le lendemain, il a offert une clinique aux plus beaux espoirs au pays avant de revenir dans la région pour deux jours et demi.

Dans quelques heures, il quitte à nouveau.

Cette fois-ci, Poirier met le cap vers la Pologne. La ville de Wroclaw accueille dès vendredi le championnat du monde universitaire.

"Une compétition qui sera assez relevée. Il y a plusieurs athlètes qui se servent de ces combats-là afin de se préparer pour Tokyo", a-t-il fait remarquer.

La ville japonaise accueillera à la mi-novembre le championnat du monde élite. Il y a deux ans, Poirier avait terminé troisième en combat.

Il était devenu seulement le deuxième Canadien de l'histoire chez les hommes à monter sur le podium à ce rendez-vous.

"Je vais voir en fin de semaine les mêmes visages, ou presque, qu'il y aura en novembre. Ça va me donner une bonne idée quels ajustements je devrai apporter dans les prochains mois dans ma préparation. Je vais voir ce qui marche et ce qui ne marche pas."

Poirier ne manquera pas de motivation en Europe. Il a monté sur le podium au moins une fois à toutes les compétitions internationales majeures, sauf une. Celle-ci.

C'est son entraîneur Denis Beaudoin qui lui a fait remarquer cette anecdote. Il cherchait sûrement à piquer l'orgueil de son élève, qui a remporté des médailles dans le passé aux Jeux mondiaux, aux championnats panaméricains, aux Jeux panaméricains de même qu'à la Coupe d'Amérique du Nord.

"Gagner une médaille au championnat du monde universitaire, c'est un objectif réaliste", a soutenu Poirier.

Sauf qu'il sera à la merci de son corps, qui a été mis à l'épreuve dans les derniers jours.

Son nez se porte mieux, a-t-il souligné. "J'ai pris un mauvais coup lors du dernier combat. Le médecin me l'a replacé et tout est correct", a-t-il mentionné.

Poirier, âgé de 27 ans, avait déjà subi une opération à la suite d'une blessure au nez en 1997. "Ce sont des choses qui arrivent, même si ce n'est pas monnaie courante", a-t-il précisé.

Ce dernier se considère quand même chanceux. Contrairement à plusieurs athlètes, il a évité les blessures majeures au fil de sa longue carrière.

À ce sujet, il ne le cache pas. Il ne lui reste pas une tonne de combats. "Je suis plus proche de la fin que du début", a-t-il noté durant l'entretien.

Déjà détenteur d'un baccalauréat en génie électrique, Poirier suit en ce moment quelques cours à l'Université du Québec en Outaouais dans le cadre d'une maîtrise en gestion de projet. Il vient aussi de changer d'emploi, travaillant depuis deux mois en tant qu'ingénieur de haut standard à l'Office de l'efficacité énergétique.

Deux autres karatékas de la région l'accompagneront en Pologne. Kristel Larouche et Sébastien Larose prendront part également au championnat du monde universitaire.

mcomtois@ledroit.com