Trois organisations sportives composées exclusivement de femmes mettent un peu de piquant dans leur discipline, bien décidées à changer les clichés du sport féminin. Le Blitz de Montréal, la Ligue en jupon et les Cyclopétards multiplient les occasions de se mettre en forme, de jouer dehors et de s'éclater entre filles.

LES BELLES DE LA BALLE-MOLLE

Mardi soir au parc Jeanne-Mance, un groupe de filles joue à la balle-molle et crie de joie lorsqu'une de leurs consoeurs atteint le marbre et marque un point. Ça joue dur, mais elles trouvent le moyen de s'éclater. Les hommes, eux, sont assis dans les gradins, sifflent des bières et encouragent les belles sportives.

La Ligue en jupon en est seulement à sa deuxième année d'existence mais connaît un succès monstre. Les organisatrices ont même dû refuser 60 recrues. «On fait ça pour s'amuser. Il y a déjà cinq équipes et on n'a pas vraiment envie de travailler à temps plein sur la balle-molle», affirme la réalisatrice Sarah Fortin qui porte l'uniforme de receveuse.

À l'hiver 2006-2007, une vingtaine de femmes issues du milieu culturel se rencontraient hebdomadairement pour jouer au curling. Elles voulaient absolument étirer ces rendez-vous sportifs à la période estivale. Elles portent des jupes, des chaussettes colorées et des logos originaux.

«Au début, il y avait des filles qui ne savaient pas dans quel sens courir après avoir frappé, ajoute Sarah Fortin. Dès le début de la ligue, la guerre pour le meilleur costume a commencé. On est quand même une gang de filles.»

Elles trouvent tout de même le moyen de s'éclater, tout en étant sexy et colorées. Malgré leurs noms loufoques comme les Vénus speculum, les Boules-à-mites ou les Cannonballs, les membres de la ligue ont vraiment l'esprit sportif et se prennent au sérieux. Elles ont des statistiques, un camp d'entraînement et des cris de ralliement.

«J'allais voir les Expos quand ils existaient, dit la comédienne Ève Duranceau. J'aime le sport avant tout. J'ai déjà fait partie de la ligue de la Banque Nationale. Une chance que le jeu s'améliore parce que, l'an dernier, il m'arrivait de trouver le temps long.»

Pour la chanteuse Ariane Moffat, la Ligue en jupon est surtout l'occasion de jouer dehors. «C'est un jeu d'été comme lorsqu'on était des enfants et qu'on sortait dans les parcs.»

Simon Coutu

PAS DES GARÇONS MANQUÉS

Leur passion évoque la testostérone et la virilité. Mais même si elles se plaquent pour un ballon, les joueuses de la première équipe féminine de football contact du Canada refusent de se faire qualifier de garçons manqués.

«On est l'une des équipes les plus cutes de la ligue! lance Julie Perreault, qui joue sur la ligne défensive du Blitz de Montréal. Les gens ont une image déformée du football féminin. Ils s'imaginent qu'on est toutes obèses et lesbiennes. Ce qui est tout à fait faux. Il y a des petites, des grandes, des grosses. Ce qui est le fun, c'est que des filles de tous les gabarits peuvent jouer.»

Le Blitz a été fondé en 2000 lorsque huit membres du Galaxy de Rochester, aux États-Unis, ont décidé de rentrer au bercail pour fonder leur propre ligue. Huit ans plus tard, les Montréalaises risquent de passer à l'histoire. Le 26 juillet, elles affronteront en finale les Fox de Clarksville, à Chicago. Si elles l'emportent, elles seront championnes de la Ligue indépendante de football féminin.

«Les gens commencent à réaliser que notre calibre est élevé, explique la propriétaire et quart arrière de l'équipe, Saadia Ashras. Les spectateurs qui viennent pour la première fois sont surtout impressionnés par nos stratégies de jeu.»

C'est avant tout pour la stratégie que les 40 joueuses du Blitz se sont tournées vers le football contact au lieu du football drapeau ou toucher.

«Au point de vue technique et tactique, le contact apporte beaucoup plus au jeu, dit Julie Perreault. Je crois qu'on pourrait comparer ça avec le hockey féminin et la ringuette. Ça ne sert à rien d'adapter un sport pour les filles en prétextant que c'est moins dangereux. Parce qu'il y en aura toujours qui voudront aller jusqu'au bout et vivre l'expérience au maximum!»

Daphné Cameron

LE VÉLO, VERSION FILLES !

Elles se sont rencontrées sur Vélocia.ca, un site Internet destiné aux adeptes québécois de vélo. Au premier cyclo-rendez-vous, ce fut le coup de foudre. Un an plus tard, elles se fréquentent toujours et multiplient «les sorties entre filles» aux quatre coins du Québec.

En selle sur leur vélo, elles dévorent les routes du Québec à plus de 40 km/h. Composé uniquement de femmes, le peloton des Cyclopétards roule pour le plaisir et parce que, dans les clubs mixtes, «on doit mettre le triple d'efforts pour suivre la cadence des hommes», explique l'organisatrice, Valérie Desjardins.

«En groupe, on se sent belles et féminines», ajoute-t-elle. L'avis est partagé par ces messieurs cyclistes. C'est eux qui les ont baptisées «Cyclopétards».

Le groupe a grossi. D'une dizaine de mordues, elles sont passées à 90. Toutes portent le maillot des Cyclopétards; un signe d'appartenance qu'elles enfilent fièrement avant d'enfourcher leur bicyclette pour le parcours de la journée. C'est aussi la seul chose à payer pour être membre de ce club féminin.

En plus de partager leur passion pour le vélo, les Cyclopétards profitent des rencontres sur deux roues pour noircir leurs carnets de nouveaux contacts. «C'est comme les 5 à 7 des milieux d'affaires», dit Valérie.

Plutôt que de prendre un verre, elles accumulent des kilomètres... et font tourner autant de têtes. «Watatow, t'as vu les pétards?»

Daphné Cameron

LE VÉLO, VERSION FILLES!

Elles se sont rencontrées sur Vélocia.ca, un site internet destiné aux adeptes québécois de vélo. Au premier cyclo-rendez-vous, ce fut le coup de foudre. Un an plus tard, elles se fréquentent toujours et multiplient "les sorties entre filles" aux quatre coins du Québec.

En selle sur leur vélo, elles dévorent les routes du Québec à plus de 40 km/h. Composé uniquement de femmes, le peloton des Cyclopétards roule pour le plaisir et parce que, dans les clubs mixtes, "on doit mettre le triple d'efforts pour suivre la cadence des hommes", explique l'organisatrice, Valérie Desjardins.

"En groupe, on se sent belles et féminines", ajoute-t-elle. L'avis est partagé par ces messieurs cyclistes. C'est eux qui les ont baptisées "Cyclopétards".

Le groupe a grossi. D'une dizaine de mordues, elles sont passées à 90. Toutes portent le maillot des Cyclopétards; un signe d'appartenance qu'elles enfilent fièrement avant d'enfourcher leur bicyclette pour le parcours de la journée. C'est aussi la seul chose à payer pour être membre de ce club féminin.

En plus de partager leur passion pour le vélo, les Cyclopétards profitent des rencontres sur deux roues pour noircir leurs carnets de nouveaux contacts. "C'est comme les 5 à 7 des milieux d'affaires", dit Valérie.

Plutôt que de prendre un verre, elles accumulent des kilomètres... et font tourner autant de têtes. "Watatow, t'as vu les pétards?"

Annie Mathieu