Qui réussira à arrêter Petar Stoychev? Le longiligne nageur bulgare a démontré encore une fois qu'il était le vrai roi du lac Saint-Jean. Et pour le prouver, il a inscrit une huitième victoire consécutive, en franchissant les 32 km séparant Péribonka de Roberval en sept heures 39 minutes et 13 secondes, dans des conditions pour le moins très difficiles.

Brendan Capell, de l'Australie, a suivi en arrêtant le chrono à 7h44m35s, cinq minutes à peine devant le premier Québécois, Simon Tobin, du Rouge et Or de l'université Laval.

Natalya Pankina, de la Russie, a remporté le titre chez les femmes, terminant au sixième rang avec un temps de 8h36m35s.

Le lac Saint-Jean, qui avait été plutôt gentil envers les nageurs, au fil des dernières années, a repris ses lettres de noblesse, et il a fait la vie dure aux athlètes en cette 54e Traversée internationale. D'ailleurs le premier à le noter a été le champion lui-même.

«Les conditions étaient effectivement très difficiles, a dit Stoychev. Tout au long du parcours, nous devions affronter la vague de front et ce n'était pas de tout repos.

Ajoutons à cela le fait que la qualité des nageurs, présents cette année, était supérieure à l'an dernier, et qu'en plus, la compétition a débuté très rapidement, et vous vous retrouvez avec une situation difficile à gérer.»

Questionné à savoir si sa victoire était le résultat d'une stratégie spéciale, l'athlète de 31 ans n'a pas lésiné longtemps avec la réponse.

«Je n'avais aucune stratégie en tête. Je pensais juste à la victoire. Au départ, j'étais derrière Simon Tobin et Brendan Capell, et à cause de la vague, il m'a fallu travailler très fort pour réussir finalement à les rejoindre et par la suite les dépasser. Je n'ai jamais plus regardé derrière par la suite», a conclu Stoychev, tout en ajoutant qu'il serait probablement de retour sur le lac Saint-Jean en 2009.

Capell se disait pour sa part très heureux, surtout dans des conditions aussi difficiles.

«C'est certain que la compétition a été très difficile, sauf que le fait de nager en peloton, surtout au départ, m'a un peu facilité la tâche. D'ailleurs j'ai tenu le coup durant un long moment, mais lorsque Petar Stoychev décide d'attaquer, il devient intraitable. C'est ce qu'il a fait dans la dernière heure, et il était impensable pour moi d'essayer de le suivre», notait en résumé le nageur australien.

Première femme à se pointer au fil d'arrivée, la Russe Natalya Pankina savourait vraiment ce moment.

«J'étais préparée pour cette compétition, mais je ne croyais pas qu'elle serait aussi difficile. L'eau froide gruge beaucoup d'énergie, et en ajoutant à cela le fait que tu dois affronter des vagues en plein visage, tout au long du parcours, tu te retrouves avec une situation très pénible».

A-t-elle songé à abandonner?

«J'y ai pensé, surtout après quatre ou cinq heures de nage. Mais je me suis dit que tant qu'à être ici, autant terminer la compétition, surtout avec la présence de parents et amis», a dit en conclusion l'athlète de 25 ans.

Des vingt-six nageurs et nageuses présents au départ, dix-huit ont terminé l'épreuve, huit hommes et dix femmes. Huit ont par contre dû abandonner, et parmi eux, deux Québécois, Jérôme Couture et Andrée-Anne Lépine.