Le Russe Marat Safin pourrait s'inviter dans le traditionnel duel entre Roger Federer et Rafael Nadal, s'il confirme sa renaissance mercredi dans des quarts de finale de Wimbledon privés de nombreux grands noms.

Safin, tombé au 75e rang mondial, n'avait pas remporté trois matches de rang depuis février 2007. Au 2e tour, il est pourtant devenu le seul, hors le Suisse et l'Espagnol, à battre Novak Djokovic, N.3 mondial, dans un Grand Chelem depuis près de deux ans.

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En enchaînant par des succès sur deux têtes de série (Andreas Seppi et Stanislas Wawrinka), il a contribué à l'hécatombe des cadors dans un tournoi où il ne reste que trois Top 30 (Federer, Nadal et le Britannique Andy Murray)...

S'il reste au niveau montré depuis le début du tournoi, le Russe a les moyens de battre Feliciano Lopez même s'il n'a défait qu'une fois l'Espagnol (pour quatre défaites dont un revers en trois sets à Wimbledon en 2005).

Le doué mais fantasque joueur pointait aux abonnés absents depuis son deuxième titre du Grand Chelem, l'Open d'Australie 2005, n'offrant des réminiscences de son talent qu'en Coupe Davis. «Je ne me rappelais plus l'effet que ça faisait» de jouer comme ça, «ni quand c'était», a plaisanté Safin.

L'assurance de Federer

Il explique sa renaissance par son «dur travail» mais aussi par un changement dans le gazon anglais sur lequel il a pesté par le passé, au fil de ses désillusions. A l'exception d'un quart en 2001, il n'était jamais allé au-delà du 3e tour à Londres.

A l'en croire, la surface serait «plus lente», offrirait «des rebonds plus hauts» sur «des terrains moins glissants». Il est également probable qu'à 28 ans, le Moscovite se dise qu'il n'a plus de temps à perdre s'il veut étoffer son palmarès.

En cas de victoire, il pourrait retrouver Federer, grandissime favori face au Croate Mario Ancic. La partie pourrait alors être plus difficile pour le N.1 mondial que l'an passé, quand il avait balayé le Russe au 3e tour en une heure et demie.

Mais, alors que beaucoup guettent son déclin, le roi de Wimbledon a fait montre d'une belle assurance, ne perdant que deux jeux de service en quatre matches qui n'ont jamais duré plus de deux heures.

Un demi-finaliste surprise

Comme Ancic face à Fernando Verdasco, le Britannique Andy Murray s'est qualifié après avoir été mené deux sets à rien par le Français Richard Gasquet. Mais celui qui est en passe de remplacer Tim Henman dans le coeur du public de Wimbledon aura la partie plus ardue face à Nadal.

Impressionnant face à Mikhaïl Youzhny en 8e, l'Espagnol semble avoir étoffé sa panoplie sur gazon, notamment au service et au filet.

Le vainqueur de ce duel se verra offrir une chance en or d'entrer en finale, son adversaire suivant étant assuré de rejoindre le vieux Jonas Bjorkman (2006), Mario Ancic (2004) ou Xavier Malisse (2002) dans le club des demi-finalistes surprises.

Finalistes malheureux de l'Open d'Australie en 2001 et 2003, le Français Arnaud Clément et l'Allemand Rainer Schuettler sont tombés dans les profondeurs du classement après une première partie de saison catastrophique.

Ils ont bénéficié de l'hécatombe de gros bras dans leur partie de tableau qui a vu les éliminations prématurées de Nikolay Davydenko (N.4), James Blake (N.9), et surtout d'un double finaliste de Wimbledon, Andy Roddick (N.6).