Même si elle a été limitée à deux simples en deuxième demie, jeudi, l'attaque des Alouettes assimile plutôt bien le nouveau système implanté par Marc Trestman. La transition semble un peu moins facile du côté de la défense.

Entendons-nous bien, l'unité est loin de mal jouer. La preuve, elle mène la Ligue canadienne pour les points concédés avec 53 Elle a aussi fermé la porte lors d'importants troisièmes essais et n'a toujours pas donné un seul point au premier quart. Difficile de se plaindre.

Mais y a tout de même quelques petits signes qui chicotent, qui laissent croire que la défense n'est pas encore à l'aise dans le système de Tim Burke, le nouveau coordonnateur défensif de l'équipe. Par exemple ceci : les adversaires des Alouettes ont complété 70% de leurs passes et amassé 7,2 verges par course. Dans les deux cas, c'est bon pour le dernier rang de la LCF.

«Notre défense utilisait surtout une couverture homme à homme l'année dernière, alors je crois qu'elle s'adapte plus lentement au système de zone, confirme Burke. On constate une amélioration à chaque semaine, mais on n'y est pas encore.»

Contre son ancien club, jeudi, Burke a vu Henry Burris le battre avec ses pieds. Le quart-arrière des Stampeders de Calgary a fini le match avec des gains au sol de 93 verges. En additionnant les 82 obtenues par le demi arrière Joffrey Reynolds, on se retrouve avec un total de 175 verges.

Les Tiger-Cats de Hamilton et les Blue Bombers de Winnipeg s'étant retrouvés avec un large déficit à combler tôt dans leur match contre les Alouettes, Jesse Lumsden et Charles Roberts ont vite été soustraits du plan de match. Testés au sol pour une première fois cette saison contre les Stampeders, les hommes au casque argenté ont échoué.

«Je pense qu'on a assez bien contenu Reynolds, mais ce sont les courses de Burris qui ont fait mal, estime Burke. Et certaines de ses courses sont survenues parce que l'un ou l'autre de nos joueurs n'étaient pas au bon endroit.»

Si on veut vraiment chercher des poux, on peut aussi noter que les Alouettes sont toujours à la recherche d'une première interception cette saison. Rien de dramatique, il n'y a que trois matchs de disputés, direz-vous, mais un peu décevant lorsqu'on connaît tout le talent au sein de la tertiaire. Encore là, le problème vient probablement du fait que la défense cherche ses repères. Attendons un peu.

Un mot sur T.J. Hill, qui connaît discrètement un excellent début d'été. Le secondeur domine la ligue avec 25 plaqués, quatre de plus que Barrin Simpson, des Blue Bombers. À seulement sa deuxième saison dans la LCF, Hill est devenu l'élément le plus indispensable de la défense.

Long séjour dans l'Ouest

Les Alouettes affronteront les étonnants Roughriders de la Saskatchewan, samedi à Regina, puis les Lions de la Colombie-Britannique, six jours plus tard à Vancouver. L'équipe restera dans l'Ouest entre les deux matchs.

«Ça nous permettra de tisser des liens plus serrés, a exprimé Trestman, hier. On pourra aussi en profiter afin de bien se préparer pour ces deux tests.»

Deux tests qui serviront à établir encore un peu mieux où se situe l'équipe de Trestman sur l'échiquier de la LCF. Tout le monde a complètement mésestimé les Roughriders au début de la saison (moi le premier), tandis que les visites au B.C. Place pour les Alouettes, elles, se transforment généralement en cauchemar vers la cinquième minute.

Malgré le départ de plusieurs éléments importants pendant la saison morte, les Riders traînent la même aura de vainqueurs que l'an dernier - voir leur victoire in extremis à Hamilton, samedi. Ils sont la seule équipe invaincue du football canadien, aussi. «Ils forment présentement la meilleure équipe de la ligue, dit Trestman sans ambages. Le moteur de leur défense n'arrête jamais et ils sont solides dans les trois aspects du jeu. On a du pain sur la planche.»

Calvillo jouera

Victime d'une vilaine dislocation du petit doigt de la main gauche, jeudi dernier, Anthony Calvillo sera évidemment à son poste à Regina, samedi. Une évidence parce qu'il lance de la main droite, mais il a tout de même fallu que Calvillo réponde à ce qui nous a semblé être 25 questions au sujet de son fameux doigt, hier. La vie d'un quart, faut croire. Ça prend un bon bras et beaucoup, beaucoup de patience.