Bordeaux a mis fin au règne de Lyon en remportant aux tirs au but (5-4) le Trophée des Champions, samedi au stade Chaban-Delmas, alors que les deux équipes s'étaient quittées sur un nul vierge au terme d'un match de gala intense et annonciateur d'une L1 indécise.

Pourtant très mal embarqué dans une séance de tirs au but qui avait vu les deux attaquants Cavenaghi et Bellion échouer sur Lloris, le talent de Ramé, associé à deux manqués cruciaux de Grosso - qui a eu la victoire au bout du soulier comme lors du Mondial 2006 - et Cris, ont inversé la tendance, mettant ainsi fin à six années de domination sans partage des hommes de Jean-Michel Aulas dans cette épreuve de pré-saison.

Invité gracieusement par la Ligue de football professionnel du fait du doublé Coupe-Championnat lyonnais, le Bordeaux de Laurent Blanc (2e du championnat de France l'an dernier), qui remporte pour l'occasion son premier titre en tant qu'entraîneur, a répondu présent, voir plus tant sa performance d'ensemble fût prometteuse pendant près d'une heure.

Chamakh en patron

En face, les Lyonnais, privés d'une demi-douzaine de titulaires, alignaient trois de leurs recrues, Pjanic, Makoun et Lloris, mais aussi pas mal de joueurs à court de forme, explication logique de la baisse de régime observée après le premier quart d'heure de jeu et un pressing tranchant.

Passé cet écueil, les coéquipiers de Ramé se sont comportés en véritable patron, à l'image de Chamakh, homme du match pour nombre d'observateurs, affûté, aérien, véritable poison pour une défense lyonnaise empruntée, qui aurait pu bénéficier d'un penalty sur une sortie limite de Lloris après avoir enflammé le stade avec deux grands ponts consécutifs sur Bodmer et Cris (17).

La minute suivante, c'est la barre transversale de Lloris qui sauvait l'OL sur une reprise de volée vrillée d'Henrique, avant que l'ancien niçois n'intervienne enfin de façon autoritaire sur des tentatives de Gouffran (25), Fernando (37, 51) et surtout Chamakh (39, 51) sous les yeux du sélectionneur Raymond Domenech.

Et Lyon dans tout ça ? Passé l'orage bordelais, la pluie, les hommes de Puel sont sortis de leur réserve autour de l'heure de jeu quand Bordeaux commença à décliner physiquement et techniquement.

Ils finissaient même beaucoup mieux, en reprenant possession du coeur du jeu, des flans, sans parvenir toutefois à prendre l'avantage malgré une grosse occasion de Benzema (65), bien alerté par Delgado, ni éviter la loterie des tirs au but.