Justin Morneau a beau avoir remporté le concours de circuits et avoir marqué le point vainqueur lors du match des étoiles cette semaine, ce ne seront pas ses plus beaux souvenirs du Yankee Stadium.

«C'est proche, a reconnu le premier-but des Twins du Minnesota, qui est originaire de New Westminster, en Colombie-Britannique. C'est sûr que ce seront deux journées dont je me souviendrai toujours, c'était pas mal spécial.»

Non, son plus beau moment dans la maison que Babe Ruth a bâtie est survenu lors du deuxième match d'une série éliminatoire de la Ligue américaine disputée en 2004. Les Twins tiraient de l'arrière 5-3 en huitième manche et il y avait deux coureurs sur les buts quand Mariano Rivera s'est amené au monticule pour l'affronter.

«J'ai frappé un petit ballon qui a ricoché sur le poing du joueur de deuxième but, j'ai eu le coup sûr (et un point produit), c'est là quelque chose qui me revient souvent à l'esprit, a dit Morneau. Avec les années, je suis sûr que ce petit coup-là va se transformer en coup en flèche au champ droit. Dans un match des séries contre un des meilleurs releveurs de l'histoire, le fait d'avoir été capable d'obtenir un coup sûr à ses dépens dans ce contexte-là, c'était pas mal 'cool'.»

Il ne reste plus beaucoup de temps pour que d'autres Canadiens laissent leur marque sur l'histoire de la plus grande cathédrale du baseball majeur, alors qu'il ne reste que 32 autres matchs à domicile - à moins que les Yankees ne participent aux séries - avant que ses guichets ne soient fermés à jamais.

Et bien que les exploits de Morneau se retrouvent certainement parmi les plus beaux accomplis par des Canadiens au coin de la 161e rue Est et de l'Avenue River, d'autres «Canucks» ont également connu de grands moments à cet endroit.

Le grand George Selkirk, par exemple.

Le voltigeur de Huntsville, en Ontario, a passé chacune de ses neuf campagnes dans les majeures avec les Yankees, de 1934 à 1942. Il a remporté la Série mondiale à cinq reprises.

Scott Crawford, du Panthéon canadien du baseball, souligne que Selkirk a établi un record canadien en produisant huit points en un match au Yankee Stadium, le 10 août 1935, puis encore une fois le 12 août 1938. Selkirk partage maintenant cette marque avec Larry Walker and Jason Bay.

Seulement deux autres Canadiens ont disputé des matchs de la Série mondiale au Yankee Stadium. Le Dr Ron Taylor, un Torontois, a lancé quatre manches sans donner de point pour les Cardinals de St. Louis et ainsi mérité un sauvetage dans un gain de 4-3 contre les Yankees lors du quatrième match de la Série mondiale de 1964. Johnny Rutherford, de Belleville, en Ontario, a lancé une manche sans point pour les Dodgers de Brooklyn dans une défaite de 2-0 lors du quatrième match de la Série mondiale en 1952.

Ferguson Jenkins, le seul Canadien à avoir été intronisé à Cooperstown, a présenté une fiche de 5-2 avec une moyenne de 3,42 en sept matchs à vie au Yankee Stadium. Un d'entre eux a été particulièrement mémorable: le 21 avril 1979, quand il a aidé le Texas à blanchir les Yankees 5-0. Il avait alors espacé huit coups sûrs et retiré quatre frappeurs sur des prises.

«Catfish Hunter, nous nous étions affrontés et je l'ai battu, a raconté le lanceur de Chatham, en Ontario. Reggie Jackson faisait partie de l'équipe, les matchs complets sont toujours plaisants. Et c'était plaisant d'aller jouer au Yankee Stadium.»

Rob Thomson, de Sarnia, en Ontario, fait partie de l'équipe d'instructeurs des Yankees depuis la saison 2004 et il a été promu au poste d'instructeur au banc, l'hiver dernier, sous l'égide du nouveau gérant Joe Girardi. Quand Girardi a été malade plus tôt cette saison, Thomson a agi comme gérant pour deux matchs à domicile. Il est alors devenu le premier Canadien à faire cela dans les majeures depuis George Gibson en 1934.

L'endroit du stade que Thomson préfère est le couloir dans les catacombes du bâtiment qui passe entre les deux vestiaires et le champ extérieur.

«Chaque jour tu penses aux grands joueurs, des joueurs du Temple de la renommée, qui ont marché dans ce couloir», a raconté Thomson, qui prévoit ramener de la terre du terrain chez lui après le dernier match. «Puis, en marchant vers le vestiaire, c'est pas mal spécial parce tu vois la lumière du jour, et il y a là une affiche que tout le monde touche.»

Sur l'affiche, on peut lire: «Je veux remercier le Bon Dieu d'avoir fait de moi un Yankee». C'est signé Joe DiMaggio.