Plus rien n'impressionne Aleksandra Wozniak. Pas même les puissantes frappes de Serena Williams.

Hier, l'athlète de Blainville a vaincu la cadette des soeurs Williams en demi-finale du tournoi de Stanford, en Californie. Wozniak, 85e au monde, menait 3-1 à la deuxième manche après avoir gagné la première manche 6-2 quand la première tête de série du tournoi et cinquième raquette mondiale a déclaré forfait en raison de douleurs au genou gauche.

«Je la dominais dans toutes les facettes du jeu, dit Wozniak. Mon plan de match était de me concentrer sur mon jeu et de jouer du tennis agressif. J'étais un peu surprise qu'elle abandonne. Elle courait bien avant de faire venir le soigneur (à la fin de la première manche). J'aurais aimé finir le match, mais tant pis pour elle, c'est moi qui se retrouve en finale...»

Wozniak, qui a commencé l'année au 136e rang mondial, accumule les victoires contre des joueuses du top 50 en 2008. À Stanford, elle a d'ailleurs vaincu Francesca Schiavone, 20e au monde, et Sybille Bammer, 29e au monde. «J'ai accumulé plusieurs belles victoires cette année, mais j'ai enfin gagné un match contre une fille du top 10!» dit Wozniak.

Sa victoire d'hier contre Serena Williams, cinquième raquette mondiale, n'est pas seulement la plus importante de sa carrière. Il s'agit aussi de la plus grande victoire dans l'histoire du tennis féminin au Québec. Stéphanie Dubois avait vaincu la numéro deux mondiale Kim Clijsters à la Coupe Rogers en 2006, mais Dubois tirait de l'arrière quand Clijsters a dû abandonner en raison d'une blessure au poignet.

L'exploit de Wozniak est d'autant plus méritoire qu'elle a vaincu Serena Williams en Californie, l'État où a grandi la titulaire de huit titres du Grand Chelem en simple. «La foule prenait pour Serena, mais elle nous encourageait toutes les deux, dit Wozniak. Les gens ont vu comment je jouais, et ils appréciaient le spectacle.»

Malgré l'ampleur de son exploit, Wozniak, 20 ans, avait l'air étonnamment calme lors de sa conversation téléphonique avec La Presse. «Je suis dans ma bulle présentement, admet-elle. Je vais peut-être réaliser tout ça demain, quand le tournoi sera terminé.»

La belle aventure de Wozniak sur le campus de l'Université Stanford se terminera assurément aujourd'hui. En finale, Wozniak affrontera la gagnante de l'autre demi-finale disputée hier soir entre la Française Marion Bartoli, sixième tête de série du tournoi et 15e joueuse mondiale, et la Japonaise Ai Sugiyama, 38e au monde. Comme Wozniak a dû prendre part aux qualifications du tournoi californien, il s'agira de son huitième match en neuf jours. «Ce n'est pas facile de jouer autant, mais je ne suis pas tannée, assure Wozniak. Je vais vraiment tout donner en finale.»

Avec sa victoire en demi-finale hier, Aleksandra Wozniak s'assure d'un chèque de 51 000$US pour ses efforts cette semaine à l'Université Stanford. Elle devrait aussi passer du 85e au 51e rang mondial. En cas de victoire aujourd'hui, elle passerait au 46e rang mondial - sans compter le chèque de 95 000$US, le plus imposant de sa jeune carrière. Il s'agirait de son premier titre sur le circuit de la WTA, elle qui a perdu lors de sa seule finale, à Fès, au Maroc, en mai 2007.

La finale à Radio-Canada

À la suite de la victoire surprise d'Aleksandra Wozniak hier en demifinale, Radio-Canada saisit la balle au bond. Aujourd'hui à 17 h, la société d'État diffusera en direct la finale du tournoi de Stanford mettant en vedette Aleksandra Wozniak. Le journaliste sportif François Faucher décrira le match, tandis que le directeur de la Coupe Rogers, Eugène Lapierre, agira comme analyste.