Le quart des jeunes adultes dorment avec leur téléphone portable pour être sûrs de répondre rapidement aux messages textes de leur amoureux. Et la moitié admettent éprouver de la jalousie si leur amoureux ne répond pas rapidement à un message texte.

«Le téléphone portable ajoute beaucoup de tensions aux relations amoureuses, explique Michael Murtagh, psychologue de l'Université d'État Frostburg, au Maryland, qui présentait ces résultats à la dernière réunion annuelle de l'Association américaine de psychologie, en août à Washington. Et dans les relations malsaines marquées par la dépendance affective et la violence verbale, ça donne des outils pour contrôler l'autre.»

Les conclusions de M. Murtagh, qui sont basées sur des entretiens avec 170 étudiants de Frostburg qui étaient en couple, semblent montrer que les filles sont encore plus jalouses que les garçons. Quatre garçons sur dix admettaient dormir avec leur portable pour répondre rapidement à un texto de leur amoureuse, contre 10 % pour les filles. Ces dernières étaient presque trois fois plus fréquemment jalouses que les garçons (59 % contre 22 %) quand leur chum ne répondait pas rapidement à un message texte.

«Je ne suis pas certain qu'il y a une si grosse différence entre garçons et filles pour ce qui est de dormir avec son portable pour répondre à son amoureux, même si d'autres études ont montré qu'il y avait plus de dépendance affective chez les filles, dit M. Murtagh. Dans notre échantillon, deux fois plus de garçons que de filles rapportaient vivre de la violence dans leur couple, alors que la plupart des études montrent que les proportions sont égales. Il se peut que le hasard ait rendu notre échantillon moins représentatif de la population.»

Différente violence

Les hommes sont-ils plus jaloux que les femmes? «C'est un domaine de recherche presque vierge, dit M. Murtagh. La jalousie débouchant sur des violences graves est plus souvent masculine, probablement à cause de la force physique. Mais on connaît très peu les tenants et aboutissants de la jalousie moins grave. Elle peut certainement avoir des effets concrets sur l'estime de soi et le risque d'être victime de violence verbale ou de violence physique mineure, comme une claque dans la figure.»

«Une femme n'a pas besoin d'un rouleau à pâte pour avoir un impact négatif sur la santé mentale de son conjoint. Comme cette jalousie moins grave est plus fréquente, il pourrait être important sur le plan de la santé de la population de mieux la comprendre.»

Il faut aussi noter que les filles sont beaucoup plus susceptibles d'être victimes de violences graves, comme des blessures ou des viols, dans le cadre d'une relation amoureuse, selon le psychologue américain. «Il ne faut pas minimiser l'effet d'une claque au visage, mais la plupart des filles sont beaucoup moins fortes physiquement que leur conjoint. Elles peuvent alors avoir davantage peur d'une escalade de violence. Le gars sait qu'à moins que sa blonde utilise une arme, il pourra la maîtriser. Cette peur augmente le traumatisme et le risque d'être victime d'un conjoint contrôlant», explique M. Murtagh.

Le psychologue du Maryland a eu l'idée de cette étude en rencontrant, dans sa clinique de psychologie, un père inquiet au sujet d'une de ses deux filles. «Il avait deux adolescentes qui étaient toutes deux en couple. L'une avait un amoureux gentil, mais l'autre était jaloux au point où sa fille dormait avec son cellulaire. Quand il la textait en plein milieu de la nuit, il s'attendait à ce qu'elle réponde immédiatement.»

Génération textos

> 14 % des adolescents américains parlent à leurs amis au téléphone tous les jours

> 25 % des adolescents américains voient leurs amis à l'extérieur de l'école tous les jours

> 65 % des adolescents américains envoient des messages textes à des amis tous les jours

Source: Pew (2012)