Depuis le début de la récession au Canada, on assiste à une augmentation des demandes d'aide de personnes aux prises avec la violence conjugale, et le degré de violence s'aggrave, constatent des experts et des groupes de soutien aux victimes.

Lisa Falkowsky, directrice d'un refuge pour femmes à Calgary, affirme que les appels à la ligne d'assistance téléphonique d'urgence entre la mi-mars et Pâques ont grimpé de 200% par rapport à la même période, l'an dernier. Et le dernier mois a donné lieu à une augmentation de 300% par rapport au mois correspondant en 2008.

 

«Dans tous les programmes que nous offrons, nous constatons que les nouveaux venus parlent plus de l'impact des problèmes économiques qui les ont incités à venir nous voir», dit Mme Falkowsky. Mais le personnel remarque aussi que chez les femmes qui se présentent, les cas sont plus complexes et plus graves. «J'ai des conseillers qui travaillent dans le domaine depuis 20 ans et plus, et ils n'ont jamais vu ça.»

L'Alberta connaissait déjà un des plus hauts taux de violence conjugale au pays, mais les pertes d'emplois dans le secteur pétrolier, autrefois gage de prospérité, lui aussi victime de la crise, semblent accentuer le problème de violence.

«La violence conjugale concerne le pouvoir et le contrôle, explique Mme Falkowsky. Si un homme a l'impression d'avoir beaucoup de contrôle à son travail (...) et qu'il perd subitement son emploi, il pourrait transférer cela sur sa famille et tenter d'utiliser ce pouvoir et ce contrôle de différentes façons.»

À l'est de Toronto, le nombre des personnes et des familles dirigées vers des services d'aide aux victimes de violence s'est accru de 24% au cours des trois derniers mois de 2008, souligne Mary Wells, de l'agence des services à la famille pour la région de Durham. Plusieurs familles de la région sont affectées par les compressions de milliers d'emplois à l'usine General Motors d'Oshawa et dans des entreprises connexes.

Des programmes destinés aux couples, pour les aider à faire face à la crise et prévenir la violence, sont complets et il y a maintenant des listes d'attente.