C'est dans la trentaine que les femmes auraient tendance à sauter la clôture, selon une nouvelle étude américaine, menée à l'Université Bradley, dans l'Illinois.

La raison: elles chercheraient à augmenter leur chance de tomber enceinte.

De façon générale, les femmes, bien plus que les hommes, sont fidèles. Mais si elles décident de tromper leur conjoint, elles vont davantage le faire au début de la trentaine, à un âge où l'horloge biologique se fait sentir et à un moment où la fertilité commence à baisser.

Sans oublier que c'est vers 30 ans que les femmes connaissent un pic sexuel, précisent les chercheurs, qui ont analysé le comportement sexuel de 48 femmes dans plusieurs pays. Les hommes, eux, auraient plutôt tendance à être infidèles dans leur vingtaine.

Pas au Québec

Mais, selon la sexologue Geneviève Parent, les conclusions de cette étude ne s'appliquent pas au Québec, pour des raisons culturelles, même si les Québécoises connaissent aussi un épanouissement sexuel à 30 ans.

«Ici, l'infidélité est plutôt le résultat d'un ensemble de problèmes dans le couple. Au lieu de les régler, d'en discuter ou de se séparer, certains choisissent l'infidélité», explique Mme Parent. Elle ajoute qu'après de nombreux échecs amoureux, plusieurs couples ne croient plus à la fidélité. «Ils sont désabusés et ne croient plus en l'exclusivité amoureuse et sexuelle. Certains couples vont même jusqu'à passer des ententes en ce sens.»

Pic sexuel à 30 ans

Si les femmes connaissent un pic sexuel vers 30 ans, ce sont pour des raisons personnelles, soutient Geneviève Parent.

«Même si c'est mieux aujourd'hui, les filles sont encore beaucoup moins encouragées à explorer leur corps et leur sexualité que les garçons», avance-t-elle. Elles sont encore jugées. Par exemple, une jeune adolescente qui aurait eu des expériences sexuelles sera perçue négativement, alors qu'un garçon du même âge ne le sera pas.

Les filles chercheront aussi à se comporter de façon à plaire aux garçons. Elles essayeront d'être jolies, séduisantes, toujours de bonne humeur. «Elles transposent ces attitudes dans leur sexualité. Souvent, elles développeront beaucoup moins leur propre plaisir car elles sont plus attentives au plaisir de l'homme», précise Mme Parent.

Mais, à partir de 30 ans, les femmes atteignent un niveau de maturité et d'expérience de vie. «Elles ont davantage confiance en elles et se mettent à l'avant-plan. La sexualité s'en retrouve aussi affectée. Elles veulent avoir des relations sexuelles parce qu'elles en ont envie. Elles savent qu'elles peuvent avoir autant de plaisir qu'un homme et elles le veulent ce plaisir», soutient la sexologue.

D'ailleurs, Geneviève Parent reçoit beaucoup de demandes de consultation de femmes autour de 30 ans qui n'arrivent pas à atteindre l'orgasme. « Elles veulent reprendre du pouvoir sur leur sexualité et avoir un maximum de plaisir. Elles veulent savoir ce qui les bloquait et apprendre à mieux se connaître sexuellement.»

C'est pour cela que Mme Parent dit souvent à ses patientes que le meilleur reste à venir...