Alors que l'économie mondiale est dans la tourmente, le plus vieux métier du monde semble épargné. En Australie, les tenanciers de maisons closes claironnent que leurs petites entreprises ne connaissent pas la crise.

«Nous ne ressentons pas du tout d'impact pour le moment. Espérons que ça dure», se réjouit la responsable d'un club haut de gamme de Sydney, qui se présente sous le prénom de Catherine.

«Je pense que quand les temps sont durs, les exutoires comme l'alcool, le sexe, le tabac ou le jeu sont des îlots de prospérité», ajoute-t-elle.

Selon elle, l'arrivée de l'été austral et le coup d'envoi à la fin du mois de la Coupe du monde de rugby à XIII devraient de surcroît relancer les affaires.

«Même cette semaine, on a bien marché. Actuellement, on assiste à une progression régulière de notre chiffre d'affaires», affirme la jeune femme.

Neil Gilmore, propriétaire du Pentagon Grand, un bar pour adultes dans la région touristique de Gold Coast dans l'Etat du Queensland, estime que l'industrie du sexe n'a pas du tout subi le contrecoup de la crise en cours, à l'inverse de ce qui s'était produit lors des attentats du 11 septembre ou de l'épidémie de SRAS.

Il considère cependant que si la crise se traduit par une hausse du chômage, particulièrement chez les ouvriers du secteur minier, le secteur ne sera pas épargné.

Fiona Patten, responsable de la Fondation Eros qui représente les professionnels du commerce et du divertissement sexuel, n'est pas du tout surprise que dans la débâcle financière, l'industrie du sexe demeure prospère.

«C'est bien connu, le secteur est imperméable à la récession», explique-t-elle mettant en avant sa propre expérience, lors de la crise économique en Australie, dans années 1990.

«A l'époque, je travaillais dans la mode, et je me suis aperçue qu'en période de récession, les seuls clients qui pouvaient continuer à se payer des vêtements griffés étaient ceux qui travaillaient dans l'industrie du sexe.»

Selon elle, il n'y a que les clients occasionnels qui pourraient être moins nombreux, mais les habitués ne vont pas déserter.

«Ce n'est sûrement pas quelques chose qu'ils vont sacrifier dans leur budget immédiatement. Ils vont considérer que c'est une dépense abordable», souligne-t-elle.

Tout au plus, la vente d'articles de pornographie pourrait baisser, mais on peut en partie l'attribuer à la concurrence d'internet, estime Mme Patten.

«Les gens vont moins dîner dehors, ils se serrent la ceinture sur les vacances, mais ils continuent à acheter du porno. C'est considéré comme un luxe bon marché», assure-t-elle encore.