Le sexisme est encore bien présent au Canada et la montée de la droite menace les acquis des femmes. Mais parallèlement, le mouvement féministe est encore bien vivant auprès des jeunes Canadiennes et celles-ci comptent se battre pour leur cause.

Voilà les grandes conclusions du rassemblement pancanadien des jeunes féministes, qui a réuni ce week-end à Montréal plus de 500 Canadiennes âgées de 14 à 35 ans. Plusieurs groupes de femmes ont organisé ce premier événement du genre au pays.

De samedi à hier, les participantes au rassemblement «Toujours RebELLEs» ont pris part à divers ateliers dans les locaux de l'Université du Québec à Montréal. Point culminant de la rencontre, elles ont rédigé un manifeste sur la condition des femmes et les actions à mener.

«Le manifeste se divise en cinq parties: il dit qui nous sommes, dénonce les oppressions envers les femmes, identifie les responsables, reflète notre vision d'un monde meilleur et élabore les actions à mener», a indiqué hier soir Elsa Beaulieu, l'une des organisatrices de l'événement.

Le document, qui sera disponible jeudi sur le site www.rebelles2008.org, montre du doigt des politiques du gouvernement conservateur, dont le projet de loi C-484 sur les femmes enceintes victimes d'actes criminels et les coupes dans l'organisme Condition féminine Canada.

La rencontre, qui a attiré des participantes de tous les provinces et territoires, était destinée exclusivement aux femmes. Hier après-midi, le photographe de La Presse s'est fait promptement demander de quitter les lieux quelques secondes après son entrée dans l'auditorium. On lui a finalement accordé le droit de prendre des photos. «Nous voulions que les femmes se sentent plus libres de s'exprimer», a expliqué Solène Tanguay, l'attachée de presse du rassemblement.

Les participantes prévoient mener des actions simultanées le 8 mars prochain à l'occasion de la Journée des femmes. D'ici là, elles veulent sensibiliser leur milieu respectif sur l'importance de poursuivre la lutte pour le droit des femmes.

«À mon retour, je vais faire des performances artistiques pour montrer aux gens ce que j'ai appris au cours du week-end», a dit Jasmin Wright, une femme de 25 ans qui vit en Colombie-Britannique.