Comment réussir sa séparation ou son divorce ? Grande question. Alors qu’environ un mariage sur deux se termine par un divorce, il est possible que ça se passe bien. Il faut miser sur une bonne communication et bien s’entourer, nous disent les spécialistes à qui nous avons parlé. Ils nous présentent leurs cinq règles d’or.

Chercher du soutien

Une séparation est une période de crise. Il est alors normal d’avoir besoin d’aide lorsqu’une relation se termine. « Il faut consulter, aller voir un spécialiste, un psychologue, un thérapeute, un coach de vie, on en a besoin, explique Sylvie Schirm, avocate spécialisée en droit de la famille. Car il ne faut pas oublier une chose, c’est dans ce moment de crise qu’on doit prendre des décisions parmi les plus importantes de notre vie. »

C’est durant une telle période que les gens doivent gérer de nombreuses émotions. « On a de la peine, de la rage, de la rancune, de l’incertitude, etc. Une rupture, c’est une peine d’amour. Il faut penser aussi que tous les gestes qu’on va poser vont avoir un impact dans l’avenir », ajoute-t-elle.

Car durant cette période, le quotidien se poursuit malgré tous les chambardements. « Je vois des gens en détresse. Ils doivent continuer à travailler, gérer la famille, les enfants, les finances. Il ne faut pas croire que prendre une brosse avec nos “amies de filles” va régler le problème. Il faut aller chercher de l’aide. On s’aperçoit que les gens qui ont du soutien, leur motivation est tout autre. Il n’est pas question de vengeance ni de rage. »

Prendre du recul

« C’est important de prendre du recul, de s’octroyer une pause et de réfléchir sur le rôle que nous avons joué dans ce qui a causé la séparation. Parfois, ça peut être difficile à entendre, surtout lorsqu’il y a eu de l’infidélité. Une rupture, c’est un choc. Ce n’est pas la majorité des couples qui se disent très calmement : “On a fait un bon bout de chemin ensemble, ça se termine, on est de bons amis…” Non. La majorité des couples restent avec une certaine amertume, ils se sentent parfois trahis. Il faut donc prendre une pause, revoir ce qu’on avait planifié ou anticipé ensemble », affirme la travailleuse sociale et médiatrice familiale accréditée Karine Joly.

Cette dernière précise que les couples vivent énormément de stress durant cette période et que les conjoints ne sont pas à leur « meilleur ». « Qu’est-ce qu’on souhaite pour nos enfants ? Car c’est notre priorité. Est-ce qu’on veut négocier à travers les tensions et chicanes, ou dans un climat plus facile ? Vous avez la réponse », dit-elle.

Karine Joly parle du temps nécessaire avant de reprendre un rythme de vie plus normal. « On parle de trois ans : la première année est un choc, la deuxième, on essaye de nouvelles choses, et la troisième, on a atteint la vitesse de croisière », dit-elle.

Consulter un avocat

Le mot « avocat » peut faire peur, mais Sylvie Schirm suggère une consultation à tous les couples qui décident de mettre un terme à leur union. « Qu’on soit marié ou pas, on devrait consulter un avocat spécialisé en droit de la famille, ne serait-ce que pour une seule consultation afin d’avoir les informations pertinentes et d’être guidé dans le processus, explique-t-elle. Est-ce qu’on a des demandes ? Lesquelles ? Quelles sont les solutions ? Ce n’est pas pour entreprendre des procédures, mais pour être bien renseigné et mieux connaître les conséquences des gestes qu’on va poser. »

Avoir un plan pour les enfants

L’annonce de la séparation aux enfants est cruciale. Avant de les rencontrer, il faut que le couple ait un plan et sache répondre à toutes leurs questions. « C’est difficile d’annoncer que la famille est brisée. Ce dont les enfants ont besoin, c’est de savoir de quelle façon leur vie va changer. Il faut répondre à leurs questions. Je vais vivre où ? Avec maman ? Papa ? Est-ce que je change d’école ? Est-ce que je continue les cours de soccer ? Et les grands-parents ? Il faut les rassurer avec des réponses claires à leurs questions », estime Sylvie Schirm.

« Les parents doivent préparer un message commun, on ne fait pas porter à un parent la faute ou la culpabilité de la séparation. On dit aux enfants qu’ils ne sont absolument pas responsables de la séparation », explique la médiatrice familiale Karine Joly.

Maintenir une bonne communication

« Souvent les couples vont me dire que le manque de communication, c’est ce qui a notamment causé la séparation. Il faut réparer ce bris, car sinon les enfants risquent de devenir les messagers entre les parents, et ça, on ne le souhaite surtout pas. On entend souvent les enfants dire que leurs parents ont continué à se disputer même une fois séparés. C’est pour ça que le ministère de la Justice a mis en place un programme de médiation familiale. Pour encourager les parents à parler et à négocier. Mais il faut être prêt à le faire », affirme Karine Joly.

Elle pense qu’il est important de gérer sa colère et sa tristesse afin de ne pas regretter certaines paroles dites devant les enfants au sujet de l’autre parent. « Il faut faire très attention à ne pas partager notre colère avec les enfants », conclut-elle.