Près de 4% des gens soufrent de troubles déficitaires de l'attention avec hyperactivité (TDAH) et de la concentration. Ces personnes éprouvent d'importantes difficultés à se concentrer. Par conséquent, certaines d'entre elles connaissent des problèmes à s'adapter aux diverses circonstances sociales, scolaires ou professionnelles. Six fois plus répandue chez les garçons que chez les filles, cette maladie est souvent dépistée dès les premières semaines d'un jeune à l'école.

On trouve en pharmacie des produits en vente libre destinés à traiter de tels troubles. «Équilibre et concentration», «Équilibre émotionnel», «Mémoire et capital cérébral», «Retrouvez le moral et apaisez les tensions nerveuses» sont quelques allégations inscrites sur les emballages de ces articles, nichés dans la section des produits naturels. Ils contiennent généralement de la vitamine C et des vitamines du groupe B, qui favorisent l'action des neurones. On y note également de la vitamine E naturelle, qui protège les cellules nerveuses.

 

À l'opposé, des médicaments conventionnels comme le méthylphénidate ou la dextroamphétamine aident le cerveau à filtrer les distractions inutiles (bruit, lumière...) auxquelles les gens souffrant de TDAH sont sensibles. Ces médicaments stimulent la production de substances nécessaires dans les zones du cerveau ne possédant pas assez de neurotransmetteurs pour accomplir de telles actions. «Avec la dose maximale, certains atteignent leur pleine efficacité aussi vite qu'en une semaine», indique Virginie Desgagnés, pharmacienne à Trois-Rivières. Elle précise toutefois que des effets secondaires comme la perte d'appétit et de sommeil sont courants.

L'un des produits en vente libre, nommé ADD, «corrige les déficits d'attention et augmente la concentration et les capacités d'apprentissage chez les enfants avec un déficit d'attention». Il est composé d'AEP, d'ADH et de phospholipides marins polyinsaturés. Son fabricant est la firme française Laboratoires Nutrisanté.

Chaque capsule (60 pour 29,99$) se compose de 500 milligrammes d'huiles de poissons (anchois, sardine et maquereau) et 41,7 mg de lécithine de poisson. Cette combinaison procure 250 mg d'EPA, 100 de DHA et 25 de phospholipides. On recommande une consommation de huit semaines.

Virginie Desgagnés se montre sceptique face à des tels produits. «Leur force réside dans les oméga-3. Or, on en trouve dans plusieurs aliments. De plus, la pathologie des TDAH étant multifonctionnelle (la composante génétique en est responsable à plus de 50%), il ne s'agit pas que d'accroître la dose d'AEP et d'ADH. On recommande en fait d'accompagner la prise de médication par une thérapie comportementale.»

Mme Desgagnés déplore d'ailleurs le manque d'études valides entourant les produits naturels destinés au TDA. «La plus poussée que j'ai pu voir démontrait qu'un seul élément pathologique avait été amélioré.»