Si le tabagisme n'avait pas connu son apogée chez les femmes dans les années 70, le cancer serait aujourd'hui en diminution au Québec, selon une étude de l'Institut national de santé publique (INSPQ).

La mortalité due au cancer du poumon a progressé continuellement chez les femmes entre 1981 et 2008, indique l'INSPQ dans un rapport rendu public cette semaine.

 

«C'est le résultat du taux de tabagisme chez la femme qui a atteint les plus hauts sommets dans les années 70 alors qu'il y avait déjà à ce moment-là une baisse de la prévalence du tabagisme chez les hommes», dit le rapport.

Sauf cette exception, les taux d'incidence et de mortalité par cancer sont «en général stables ou à la baisse» entre 1981 et 2008.

Il s'écoule en général au moins 20 ans entre le moment où une personne commence à fumer et celui où se déclare un cancer du poumon.

Pendant ce temps, les ravages du cancer du poumon se sont stabilisés chez les hommes. Bien qu'il demeure la première cause de décès par cancer, «on constate une certaine stabilité sinon une baisse à partir du milieu des années 90» chez les hommes.

En 2008, l'INSPQ estime que 40 500 nouveaux cas de cancer seront déclarés et 19 400 décès seront attribués au cancer.

Le cancer de la prostate est le plus fréquent chez les hommes, avec 4500 nouveaux cas en 2008, suivi du cancer du poumon (4000 cas) et du cancer colorectal (3100 cas). Mais le cancer du poumon arrive premier pour la mortalité (3500 décès), suivi du cancer colorectal (1300 décès) et de la prostate (800 décès).

Chez les femmes, le cancer du sein est le plus fréquent, avec 6000 nouveaux cas estimés en 2008, suivi du cancer du poumon (3200 cas). Mais là aussi le cancer du poumon est le plus mortel: 2600 décès, contre 1300 décès attribués au cancer du sein. Le cancer colorectal arrive au troisième rang, tant pour l'incidence que pour la mortalité, avec 2500 nouveaux cas et 1100 décès.

Les trois premiers «sièges» du cancer comptent pour plus de la moitié des cas et des décès, tant chez les hommes que chez les femmes.

Les statistiques montrent par ailleurs une hausse de l'incidence du cancer de la prostate au milieu des années 90 et du cancer du sein à la fin de la même décennie. Mais dans les deux cas, ce sont les campagnes de prévention et de dépistage, par mammographie par exemple, qui auraient permis de détecter plus de cancers.

«Les courbes de mortalité associées au cancer de la prostate et au cancer du sein sont à la baisse depuis le début des années 90, précise l'INSPQ. De tels constats, soit une hausse de l'incidence et une baisse de la mortalité, sont souvent le reflet de gains dans la lutte contre la maladie.»