(Montréal) Le temps consacré aux écrans pourrait modifier la structure du cerveau des enfants d’âge préscolaire, prévient une nouvelle étude publiée par le journal médical JAMA Pediatrics.

Des chercheurs de l’Hôpital pour enfants de Cincinnati ont constaté, à l’aide d’une imagerie à résonnance magnétique fonctionnelle, que la structure de la substance blanche des zones du cerveau impliquées dans le langage, la lecture et l’écriture était plus faible chez les enfants qui consacrent le plus de temps à un écran.

Ces zones concernent également la fonction exécutive, qui comprend le contrôle mental et l’autorégulation.

« Plus on utilise les écrans, c’est-à-dire qu’on passe du temps sur les écrans, moins on a du temps pour les autres apprentissages, a commenté par courriel le docteur Olivier Jamoulle, du CHU Sainte-Justine. Ceci a comme conséquence potentielle de moins mobiliser/stimuler diverses aires cérébrales dans une période essentielle au développement. »

L’étude a porté sur 47 enfants en santé, 27 filles et 20 garçons, âgés de trois à cinq ans, en plus de leurs parents. Les enfants ont complété des tests cognitifs courants et été soumis à un examen par IRM fonctionnelle, qui fournit une estimation de l’intégrité de la substance blanche du cerveau. Les parents ont quant à eux dû remplir un questionnaire pour mesurer le temps que leur enfant passait devant un écran.

Les chercheurs ont constaté que, plus le score obtenu par les parents était élevé — et donc, plus leur enfant consacrait de temps à un écran —, plus l’enfant présentait des faiblesses au niveau de l’expression orale du langage, de la capacité à nommer rapidement des objets et de ses aptitudes émergentes de lecture et d’écriture.

De même, un score élevé des parents était associé à une plus faible intégrité de la structure de la substance blanche, ce qui nuit notamment à la rapidité du déplacement des influx nerveux.

Le docteur Jamoulle prévient toutefois que cette étude « ne démontre pas directement de lien causal entre temps passé sur des écrans et modifications à l’imagerie cérébrale, mais une association possible ».

« Comme pour beaucoup de choses en ce qui concerne la bonne santé chez l’être humain, tout est dans la modération », a-t-il conclu.