Les enfants qui séjournent aux soins intensifs en ressortent changés. Une nouvelle étude menée par l'Institut de recherche de l'Hôpital de Montréal pour enfants montre que les unités de soins intensifs traumatisent sérieusement les jeunes et les rendent plus craintifs, anxieux et inquiets que la moyenne.

Même plusieurs mois après être rentrés à la maison, les enfants qui ont passé quelques jours aux soins intensifs ressentent des effets psychologiques.

Au cours de la dernière année, la Dre Janet Rennick a questionné une soixantaine d'enfants âgés de 6 à 12 ans. Ces jeunes avaient tous séjourné aux soins intensifs d'hôpitaux canadiens dans les deux à quatre mois précédant l'enquête.

Les jeunes qui ont été interrogés avaient été traités aux soins intensifs pour différentes raisons: chirurgie cardiaque, trauma, problème respiratoire, chirurgie neurologique... Mais pour la quasi-totalité des enfants, des conséquences psychologiques étaient perceptibles.

«Certains avaient de grandes inquiétudes. Par exemple, ils craignaient de ne jamais être en santé ou d'être encore malades. D'autres avaient carrément des peurs. Plusieurs ne pouvaient jamais se séparer de leurs parents. Pour un enfant de 12 ans, c'est problématique», expose la Dre Rennick.

Aussi, certains enfants étaient très fâchés, alors que d'autres éprouvaient des problèmes de sommeil.

Pour détecter ces maux, la Dre Rennick a créé un tout nouveau questionnaire destiné aux enfants. Elle espère qu'il sera utilisé plus souvent dans les hôpitaux. «En faisant passer ce questionnaire aux enfants dans les mois suivant leur hospitalisation aux soins intensifs, on pourrait détecter ceux qui ont des problèmes et commencer à les aider», dit la Dre Rennick.

Objets familiers

Selon la chercheuse, il est aussi prouvé que pour diminuer le stress lié à un passage aux soins intensifs, les parents devraient amener des jouets et des objets qui sont familiers et réconfortants à leur enfant hospitalisé. «On suggère aussi aux parents de lire des histoires à leur enfant malade», dit la Dre Rennick.