(Montréal) Le lait maternel des femmes qui sont actives physiquement contient davantage d’une substance qui pourrait contribuer à la santé cardiométabolique de leur bébé, ont constaté des chercheurs américains.

Le 3’-SL (prononcé 3-prime-SL) est un oligosaccharide qui pourrait réduire le risque de voir le bébé souffrir un jour de problèmes de santé comme le diabète, l’obésité ou la maladie cardiovasculaire.

« Les oligosaccharides ont des rôles importants dans le système immunitaire, le développement du système nerveux et la croissance des bébés, a expliqué la docteure Mélanie Henderson, du CHU Sainte-Justine. Le 3’-SL est un oligosaccharide qu’on trouve de façon importante tant dans le lait maternel humain que le lait des souris. »

Les chercheurs américains ont tout d’abord donné le lait produit par des souris actives à des souriceaux nés de mères incapables d’exprimer le 3’-SL dans leur lait.

Cela a eu un impact positif sur la santé des petites souris, démontrant que le lait était responsable des bienfaits et qu’il ne s’agissait pas seulement d’une question d’hérédité.

Qui plus est, les bébés des souris incapables d’exprimer le 3’-SL dans leur lait n’avaient pas une meilleure santé cardiométabolique même si leurs mères avaient été actives physiquement.

« L’étude suggère donc que l’activité physique chez la maman souris va améliorer ou augmenter la quantité d’expression de ce 3’-SL dans le lait maternel, et c’est ce qui mène à une amélioration de la santé cardiométabolique chez les bébés », a précisé la docteure Henderson.

Les chercheurs américains ont ensuite étudié avec des moniteurs d’activité physique quelque 150 femmes enceintes ou qui avaient accouché récemment.

Celles qui faisaient le plus de pas par jour avaient une plus grande quantité de 3’-SL dans leur lait maternel et même un niveau modéré d’activité physique (comme une balade quotidienne) semblait suffisant.

Si la situation est plutôt claire du côté des souris, il n’en va pas de même chez les humains, prévient toutefois la docteure Henderson.

« Est-ce que c’est vraiment l’entraînement chez la femme humaine qui mène à ça, ou bien est-ce que c’est que la femme qui s’entraîne va aussi manger plus santé, dormir plus ? Ça, c’est moins clair », a-t-elle dit.

En d’autres mots, il se pourrait que le niveau d’activité physique de la femme témoigne d’un mode de vie globalement plus sain qui contribuerait ensuite à la santé cardiométabolique du bébé.

Cette découverte pointe quand même en direction d’une piste qu’il vaut la peine d’explorer plus avant, croit la docteure Henderson.

« Si on est capables de trouver un élément qui pourrait assurer une meilleure santé chez les nourrissons, on pourrait peut-être l’incorporer dans un lait de formule, a-t-elle dit. Les laits de formule sont basés sur le lait de vache, et le lait de vache a très peu d’oligosaccharides, alors que le lait d’une femme en contient beaucoup. »

Les conclusions de cette étude ont été publiées par le journal médical Nature Metabolism.