(Montréal) L’obésité est impliquée dans les deux tiers des décès attribuables à des maladies non transmissibles à travers le monde, et le risque associé à certaines maladies diffère pour les hommes et pour les femmes, prévient une nouvelle étude britannique publiée par le journal médical PLOS Genetics.

L’obésité ne joue donc pas uniquement un rôle dans des problèmes de santé comme le diabète et les troubles cardiovasculaires.

« Ce qui est utile dans cette étude-là, c’est la quantification de la magnitude globale de l’effet de l’obésité sur la globalité des complications cardiovasculaires. Ça confirme un peu ce dont on se doutait déjà », a commenté le docteur André Carpentier, de la faculté de médecine de l’Université de Sherbrooke.

Afin d’identifier les causes de décès exacerbées par l’obésité, les chercheurs de l’Université d’Oxford ont utilisé des données génétiques et trois mesures d’obésité pour examiner les dossiers de quelque 425 000 participants à la gigantesque UK Biobank, à la recherche de liens de causalité.

Les résultats sont stupéfiants.

L’analyse démontre que l’obésité contribue à une longue liste de problèmes de santé, notamment les coronaropathies, le diabète de type 1 et 2, les accidents vasculaires cérébraux, la maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC), la stéatose hépatique non alcoolique, les maladies chroniques du foie, la défaillance rénale… et même le cancer du poumon.

« Cet élément-là nous démontre bien le problème avec ce genre d’études-là, a dit le docteur Carpentier. On peut déterminer un lien de causalité entre un phénomène et un autre, mais on ne peut pas en déterminer le mécanisme. On ne peut pas savoir si le fait d’être obèse modifie le comportement en regard de la cigarette, et que c’est ça le lien causal avec le cancer du poumon. »

En d’autres mots, ajoute-t-il, ce n’est pas parce qu’on sait que l’obésité cause un problème de santé qu’on est pour autant en mesure de déterminer quelle composante de l’obésité est responsable de cette maladie-là.

« Il faut mieux connaître les mécanismes, il faut être capables de les cibler, et ensuite tester si en ciblant ces mécanismes-là on prévient les maladies », a expliqué le docteur Carpentier.

Et si l’obésité cause le diabète de type 2 chez les hommes comme chez les femmes, le risque est plus élevé chez les femmes, tandis que les hommes présentent un risque plus important de MPOC et de maladies chroniques du foie. Les auteurs estiment donc que différentes mesures préventives devraient cibler les hommes et les femmes.

Ultimement, l’étude conclut que l’obésité cause ou contribue à la majorité des principales causes mondiales de décès qui ne sont pas attribuables aux maladies infectieuses.