Mario Théberge (nom fictif ) se fiche que sa chevelure soit abondante : il veut un toupet plus bas.

«Non, je te le fais pas, lui répond en consultation le chirurgien plastique Bernard Jolicoeur (nom fictif), propriétaire d'une clinique de chirurgie esthétique dans la région de Québec. T'as en masse de cheveux.»

Mario Théberge n'a pas le choix, il va voir ailleurs pour sa chirurgie capillaire.

Peu de temps après, il revient à la clinique du Dr Jolicoeur. Son toupet est descendu, mais ses cheveux ont commencé à tomber sur le dessus. Il veut une autre chirurgie.

«Veux-tu que je te les reprenne dans le front et que je les remette où ils étaient?», ironise Bernard Jolicoeur avant de lui dire non une autre fois. Cette fois, le chirurgien pense l'avoir raisonné.

Erreur. M. Théberge, début quarantaine, plutôt fortuné, est vite de retour à la clinique avec une nouvelle lubie. Il aimerait une mâchoire plus carrée.

Autre refus du Dr Jolicoeur. Pas de problème, M. Théberge prend un vol vers les États-Unis, où on pratique l'opération sans trop poser de questions.

Environ trois mois et demi plus tard, Bernard Jolicoeur doit enlever les prothèses de sa nouvelle mâchoire.

Durant les mois qui suivent, Mario Théberge revient encore et encore. Il demande une prothèse pour le menton. Puis une intervention pour les joues. Non et non.

Le Dr Jolicoeur accepte finalement de lui faire un lifting du visage et une chirurgie des paupières, qui sont plus réalistes.

Mais M. Théberge n'est pas encore satisfait. Il va dans une autre clinique se faire gonfler les lèvres avec des implants.

«Je l'ai revu, dit Bernard Jolicoeur, il a l'air d'un monstre.»