(Montréal) Le Canada exigera d’ici 2026 que les fabricants d’aliments emballés affichent, sur le devant, un symbole indiquant que l’aliment est riche en graisses saturées, en sucres ou en sodium.

La viande hachée sera toutefois exemptée de cette règle d’étiquetage ; des groupes d’éleveurs s’étaient vivement opposés à la proposition de Santé Canada, plus tôt ce mois-ci.

D’autres aliments, qui présentent un « avantage reconnu pour la protection de la santé de l’ensemble de la population ou de sous-populations vulnérables », sont aussi exemptés : les légumes et les fruits entiers ou coupés frais, congelés, en conserve ou séchés, le lait entier et à 2 %, les œufs et les aliments présentant un « profil lipidique sain », comme les huiles végétales, les noix et les poissons gras.

Les nouvelles étiquettes compléteront, mais ne remplaceront pas, les informations nutritionnelles plus détaillées qui se trouvent généralement au dos des emballages alimentaires. L’étiquette comportera un symbole de loupe, avec la mention « Élevé en » gras saturés, sucres ou sodium.

Le gouvernement a déclaré que cet étiquetage visait à aider les Canadiens à manger plus sainement en évitant les « éléments nutritifs préoccupants ».

« Les données probantes démontrent clairement qu’une forte consommation de gras saturés, de sucres ou de sodium peut contribuer au développement de diverses maladies, comme les maladies du cœur, le diabète de type 2 et l’obésité », indique Santé Canada.

« Ces règlements sont conçus pour nous permettre de faire plus facilement des choix éclairés et plus sains », a déclaré le ministre fédéral de la Santé, Jean-Yves Duclos, en conférence de presse jeudi matin.

Santé Canada a déclaré que les nouvelles étiquettes compléteront, sans le remplacer, le tableau de la valeur nutritive déjà affiché au dos des emballages alimentaires.

En général, les nouvelles étiquettes seront placées sur des aliments préemballés qui atteignent ou dépassent 15 % de la valeur quotidienne en graisses saturées, en sucres ou en sodium. Pour les plats cuisinés préemballés, les avertissements ne concerneront que les aliments contenant plus de 30 % de l’apport quotidien recommandé.

La viande hachée

Les étiquettes proposées ont été au centre de la controverse plus tôt ce mois-ci lorsqu’un groupe d’éleveurs s’est opposé au projet du gouvernement d’inclure des avertissements sur la viande hachée.

L’Association canadienne des éleveurs de bovins soutenait que cette politique « dénigrerait » la viande hachée et ferait croire aux consommateurs qu’il s’agit d’un choix moins sain que les coupes de viande entières.

Santé Canada a finalement exempté la viande hachée de ces nouvelles règles, même si elle est riche en gras ou en sel. Le produit a été jugé bénéfique pour la santé malgré les « nutriments préoccupants ».

« Les familles canadiennes comptent sur le bœuf haché comme aliment de base nutritif et abordable et comme contributeur important à la sécurité alimentaire, a indiqué le président de l’Association canadienne des éleveurs de bovins, Reg Schellenberg. Nous sommes ravis de la décision de Santé Canada de ne pas exiger une étiquette de mise en garde trompeuse. »

Santé Canada exempte aussi les aliments sur lesquels le symbole nutritionnel serait « redondant », comme les emballages de sucre, de miel, de sirop d’érable, de sel de table et de sel aromatisé, de beurre et d’autres graisses et huiles.

Les règles devraient entrer en vigueur au début de 2026, ce qui, selon le gouvernement, laissera aux entreprises suffisamment de temps pour gérer les coûts d’ajustement de leurs emballages.

Santé Canada limitera également la taille des « informations facultatives liées à la santé », comme les étiquettes qui proclament un article « riche en fibres ».