Alors qu’à peine 40 % des Canadiens de 5 à 17 ans font suffisamment d’activité physique, le mois de mai marque le retour d’un défi très connu pour faire bouger les jeunes : les cubes énergie. Malgré deux années d’absence dans les écoles, l’engouement pour l’évènement est toujours présent. Les cubes se multiplient aussi de l’autre côté de la frontière et par-delà l’océan.

Dès ce lundi, Journée nationale du sport et de l’activité physique, les élèves de près de 1300 écoles primaires du Québec accumuleront pendant trois semaines des cubes énergie. Carnet à la main, ils noteront chaque tranche de 15 minutes d’activité physique qu’ils feront, soit l’équivalent d’un cube. Frères, sœurs, parents, grands-parents, enseignants ou autres adultes qui bougeront avec eux leur permettront d’accélérer leur collecte. À la clé ? Le tirage au sort d’une journée de fête qui sera organisée dans une école de chacune des régions du Québec par l’équipe du Grand défi Pierre Lavoie.

« Je pense que les écoles se sont ennuyées du défi », croit l’instigateur de l’évènement lancé en 2009, Pierre Lavoie. « Il n’y a pas eu de baisse du nombre d’inscriptions », dit-il.

À l’étranger

Les cubes énergie gagnent aussi en popularité à l’étranger. En France, le Grand défi vivez bougez en est directement inspiré. Aux États-Unis, l’Energy Cube Challenge sera lancé officiellement l’an prochain en Floride et au Texas. Impatientes, certaines écoles américaines ont décidé d’y participer dès cette année. En avril, 53 000 jeunes ont accumulé des cubes énergie au pays de l’Oncle Sam.

« Peu importe où on l’implante, le programme est bien accueilli, parce qu’il est inclusif, non discriminatoire, que ça marche et que ça ne coûte rien », soutient Pierre Lavoie, en précisant qu’il faut tout de même trouver des partenaires pour le financer.

Les répercussions des cubes énergie

Quel est l’effet à long terme des cubes énergie sur les habitudes de vie des jeunes Québécois ? « Il est difficile de mesurer l’impact. Nous n’avons pas d’étude longitudinale, celle-ci étant très onéreuse », a répondu par courriel Catherine Desforges, directrice des communications du Grand défi Pierre Lavoie, lorsque La Presse a demandé des données sur les répercussions des cubes énergie sur la santé des jeunes.

L’organisation voit toutefois dans la pérennité du programme, qui en est à sa 12édition, et dans le taux de fidélisation des écoles participantes deux indicateurs de l’importance du défi pour les jeunes. Quelque 80 % des écoles primaires inscrites en 2018 se sont réinscrites l’année suivante.

La pandémie et l’activité physique

Les données des dernières années sur l’activité physique des jeunes confirment l’urgence de les inciter à bouger davantage. À peine 40 % des Canadiens de 5 à 17 ans font 60 minutes d’activité physique par jour, comme recommandé, indique Participaction dans son Bulletin de l’activité physique chez les enfants et les jeunes 2020.

La pandémie est venue exacerber des comportements sédentaires, souligne Steeve Ager, directeur des partenariats pour le Québec de Participaction.

Le temps écran a augmenté de façon drastique, ce qui a un effet sur le quotidien, sur l’énergie qu’on peut avoir. […] On dort moins bien et souvent moins longtemps. Ça a des effets aussi sur nos comportements en matière d’activité physique.

Steeve Ager, directeur des partenariats pour le Québec de Participaction

« Des stratégies comme celle des cubes énergie, […] qui rejoignent de grandes masses de population et qui leur redonnent le goût à l’activité physique, ce sont des gestes importants qu’on doit maintenir », croit M. Ager.

Les cubes énergie ne se déploient d’ailleurs pas que dans les écoles primaires. Les services de garde et les milieux pour aînés peuvent aussi participer jusqu’au 23 mai.

Conseils pour bouger

Comment inciter son enfant à bouger davantage ? « Les deux éléments les plus puissants pour la motivation d’une personne, c’est le plaisir et les amis », avance Pierre Lavoie en se basant sur des études scandinaves. Permettre à notre enfant d’inviter un ami lorsqu’on sort en famille faire une promenade à pied ou une randonnée à vélo peut être une stratégie gagnante, croit-il. « Qu’on soit un enfant, un adolescent, un adulte ou une personne âgée, ça restera toujours fort, le plaisir avec nos amis. » De son côté, Steeve Ager, de Participaction, souligne que des études ont révélé que les parents avaient une influence sur le comportement de leurs enfants. « Si ça fait partie des valeurs familiales, si bouger ensemble devient important, nécessairement, les enfants vont suivre là-dedans. » Il ne faut toutefois pas voir l’activité physique comme un fardeau, précise-t-il.

Consultez le site du Grand défi