Le cancer continue de progresser, tant au Québec qu'au Canada, mais les taux de survie s'améliorent.

La Société canadienne du cancer, division du Québec, a dévoilé jeudi ses plus récentes statistiques annuelles sur le cancer.Parmi les mauvaises nouvelles, il y a celle sur le cancer du poumon chez la femme. Chez la femme, tant l'incidence du cancer du poumon que le taux de mortalité par cancer du poumon augmentent depuis 1980, bien qu'on observe une stabilisation du taux d'incidence.

Cette donnée désolante en cache d'autres plus réjouissantes, comme l'amélioration de 4,5% du taux de survie à cinq ans par rapport à la période 1992-1994, soit un taux de survie de 62% pour tous les types de cancer confondus.

Pour le cancer du sein, par exemple, le taux de survie atteint 87%. Pour le cancer de la prostate, le taux est de 95 pour cent.

Une autre bonne nouvelle est celle de «l'amélioration très nette» du taux de décès par cancer du sein chez la femme.

La Société canadienne du cancer relève également une tendance à la diminution des taux de décès par cancer colorectal.

«On fait des progrès, mais c'est lent, c'est long. C'est une bataille extrêmement difficile, qui se mène sur 200 fronts, en fait. Il y a 200 sortes de cancer, 200 sortes de traitement, alors c'est vraiment une bataille énorme», a commenté le Dr Gilles Pineau, conseiller scientifique de la Société canadienne du cancer, division du Québec, au cours d'une rencontre avec la presse pour présenter les résultats.

Reste qu'au Canada, on dénombrera cette année 171 000 nouveaux cas de cancer, soit 4500 de plus que l'an passé. Au Québec, on en dénombrera 44 200.

Chez les hommes, trois types de cancer regroupent plus de 50 pour cent des cas de cancer, soit ceux de la prostate, du poumon et colorectal.

Chez les femmes, trois cancers représentent aussi plus de 50 pour cent des cas de cancer: ceux du sein, du poumon et colorectal.

Une des bonnes nouvelles dévoilées par la Société canadienne du cancer concerne le taux de survie au cancer. «Il y a de plus en plus de gens qui survivent au cancer», note avec fierté le Dr Pineau.

«Depuis 10 ans, si on accumule toutes ces personnes-là qui survivent, actuellement on a autour de 695 000 personnes au Canada qui vivent avec un cancer», relève le Dr Pineau.

Décès

Pour ce qui est des décès, la Société canadienne du cancer s'attend à en dénombrer 75 300 au Canada et 20 100 au Québec en 2009.

Chez les hommes, les trois cancers les plus meurtriers sont ceux du poumon, colorectal et de la prostate.

Chez les femmes, ce sont les cancers du poumon, du sein et colorectal.

Facteurs

La Société canadienne du cancer pointe du doigt la cigarette pour le trop grand nombre de cancers du poumon.

«On a 23 pour cent de la population canadienne et on a plus que 30 pour cent des décès par cancer du poumon. Alors la raison, elle n'est pas très compliquée, c'est qu'on fume plus que plusieurs provinces canadiennes», a déploré le Dr Pineau.

«La lutte au tabac demeure, pour la Société canadienne du cancer, une lutte à finir. Et je vous dis qu'on va y mettre des énergies. On dit que 30 pour cent de tous les cas de cancer sont dûs à la cigarette et 85 pour cent des cas de cancer du poumon», a souligné Mme Suzanne Dubois, directrice générale de la Société canadienne du cancer, division du Québec.

L'organisme veut intensifier sa lutte contre le tabagisme, notamment pour exiger l'interdiction de la publicité sur le tabac et pour exiger une loi provinciale qui interdirait les cigarillos aromatisés.

Au Québec, 19 pour cent de la population fume, mais 31 pour cent chez les jeunes de 20 à 24 ans, a précisé Mme Dubois.

De façon générale, la hausse du nombre de cancers s'explique par le vieillissement de la population - l'âge étant un facteur déterminant - et par l'augmentation de la population canadienne.