Les femmes ne doivent pas compter sur le Coca-Cola comme moyen contraceptif, explique dans le British Medical Journal (BMJ) un professeur en gynécologie-obstétrique, tordant le cou à une vieille rumeur selon laquelle la célèbre boisson gazeuse aurait une action spermicide.

La douche vaginale post-coïtale au Coca-Cola aurait eu son heure de gloire dans les années 1950-60, avant que des méthodes contraceptives efficaces ne soient facilement accessibles.

La rumeur disait que l'acidité de la boisson détruisait le sperme et que la bouteille de Coca classique, bien secouée, permettait une application idoine...

En octobre, les anti-Nobel remis à l'Université de Harvard (États-Unis) auraient semé le trouble en attribuant leur prix insolite, pour la chimie, à deux études contradictoires: l'une, américaine, ayant mis en évidence l'action spermicide du Coca-Cola et du Pepsi-Cola; la seconde, taïwanaise, ayant démontré le contraire.

Dans l'édition de Noël du BMJ, le Dr Deborah Anderson (Université de Boston, États-Unis) explique pourquoi si l'on veut prendre un Coca-Cola après le sexe, mieux vaut le boire.

Le Coca n'a qu'«un faible effet spermicide» et en outre la vélocité des spermatozoïdes leur permet d'échapper à l'effet de la douche vaginale, note-t-elle.

Efficace pour faire briller les pare-chocs de voiture, le Coca n'est pas particulièrement recommandé pour la muqueuse vaginale. Il peut endommager les tissus et rendre ainsi la femme plus sensible aux infections sexuellement transmissibles. Il pourrait aussi être nocif pour la flore bactérienne vaginale. La douche vaginale pourrait par ailleurs favoriser les grossesses extra-utérines.

Le Dr Anderson expose trois derniers arguments: la formule de la boisson est tenue secrète et par conséquent aucune recherche n'a été réalisée sur les risques pour l'enfant en cas de grossesse; la technique de la douche au Coca requiert une certaine dextérité et n'est pas sans danger, en particulier dans l'obscurité; enfin, il existe des méthodes contraceptives beaucoup plus efficaces et pratiques.