(New York) Avec un nouveau logo et un pied dans le virtuel, le créateur Tommy Hilfiger a fait son retour dimanche soir à la Fashion Week de New York, où il a présenté une collection en quête de réinvention de sa marque.

Connu pour ses défilés spectaculaires, l’Américain n’était plus apparu sur les podiums de New York depuis trois ans, une absence qui pesait, à l’instar de celles de Calvin Klein ou de Ralph Lauren, sur l’attractivité de la Fashion Week.

Ses faux bonds, Tommy Hilfiger les attribue d’abord à sa décision de faire tourner ses collections dans le monde, puis à la COVID-19. Mais s’il donne à Paris le titre de « capitale mondiale de la mode », « New York, c’est l’épicentre, pour la culture, la culture pop, la mode, la musique, le divertissement, les célébrités », ajoute-t-il dans un entretien à l’AFP.

Et « le Roi du pop art », poursuit-il, c’est « Andy Warhol », feu l’artiste new-yorkais qui inspirait les décors du défilé dimanche, pour cette collection automne. Alors que la plupart des marques montrent leur collection printemps-été 2023, Tommy Hilfiger préfère vendre dans la foulée.

Retour aux sources

En plein air, sur les bords de l’East River, côté Brooklyn, le spectacle aurait pu être gâché par la pluie continue qui s’abattait et le brouillard cachant les gratte-ciel de Manhattan au loin. Mais entre DJ, drag queen et Travis Barker à la batterie, les spectateurs ont vite oublié qu’ils étaient trempés sous leurs capes en plastique.

Sur le dernier tube de Beyonce, Break my Soul, remixé avec Vogue de Madonna, ils ont pu apprécier une forme de retour aux sources chez le créateur, avec sweats et polos à rayures horizontales, ou manteaux à gros carreaux qui font le style preppy, à la fois sport et BCBG de la marque prisée de l’univers hip-hop dans les années 1990 et 2000.

Autour de ces classiques, le créateur joue avec les accessoires, cravates, gants manches, grosses écharpes ou lourds colliers autour du cou, sur des modèles hommes et femmes, de toutes les origines, minces ou corpulents, et de tous les âges.

« Je suis retourné dans mes archives avec mon équipe de création. Nous avons pris tout ce qui était génial il y a 25, 30 ans et l’avons adapté à notre époque », explique Tommy Hilfiger, dont la marque et les ventes (9,3 milliards de dollars en 2021) appartiennent au groupe néerlandais PVH, également propriétaire de Calvin Klein.

Avatars

Parmi les nouveautés, un nouveau logo, même si le symbole historique de la marque, le H couché aux couleurs de l’Amérique, n’est pas encore jeté aux oubliettes.

En forme de monogramme (un T sur un H), il était décliné sous toutes ses formes dimanche soir, bien visible à la place du cœur ou omniprésent sur des combinaisons ou des parkas à damiers rouge, noir et blanc dessinées dans le cadre d’une collaboration avec le créateur britannique Richard Quinn.

Et pour ajouter une dernière touche de modernité, le défilé se déroulait au même moment dans le monde parallèle et virtuel du métavers, sur la plateforme de jeux vidéo Roblox peuplée d’avatars, autant de joueurs qui pouvaient s’offrir des tenues Hilfiger.

« Si vous regardez les millions de joueurs dans le monde, dont beaucoup sont en Asie d’ailleurs, vous touchez un public que vous n’atteindriez pas au départ par le biais de la mode physique », a expliqué le créateur.