Les créations de la jeune designer Emma Hotte pourraient bien faire tourner les têtes au Festival Mode + Design ce samedi. En effet, deux des douze silhouettes du défilé de l’École de mode du cégep Marie-Victorin ont été dessinées par la Montréalaise de 20 ans. Pas mal pour un premier défilé professionnel !

Interrogée la veille du défilé, la jeune femme avait encore du mal à réaliser la chance qui se présente à elle. « On a déjà eu notre défilé de fin de programme à la fin de mai et c’était le gros évènement qu’on attendait depuis notre entrée dans le programme, explique-t-elle. Je ne m’attendais tellement pas à être choisie pour le défilé du festival, deux fois plus tôt qu’une ! »

Au terme de leur programme, les quelque 50 élèves ont présenté deux ou trois silhouettes chacun. Trois mois plus tard, seuls quelques heureux élus verront le fruit de leur imagination présenté au festival : Bouchra Khadra Ahmed Fouatih, Amélie Bélanger, Audran Château, Gabriel Fortin, Laurie Ponta, Thelma Renaud, Jade Ricard, Simon Roy ainsi qu’Emma Hotte.

Le fait que notre travail soit présenté à un endroit qui nous permet de rejoindre des gens de l’industrie et du public, c’est vraiment une chance !

Emma Hotte

Il y a fort à parier que ses proches crieront particulièrement fort quand ses œuvres brilleront sous les projecteurs. « Même s’ils ont déjà vu mes créations, mes parents et mes amis vont être présents. Je les ai tous réinvités. »

  • Création d’Emma Hotte

    PHOTO AGNIESZKA STALKOPER

    Création d’Emma Hotte

  • Création d’Emma Hotte

    PHOTO AGNIESZKA STALKOPER

    Création d’Emma Hotte

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    PHOTO AGNIESZKA STALKOPER

    Création d’Emma Hotte

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    PHOTO AGNIESZKA STALKOPER

    Création d’Emma Hotte

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Ce sera l’occasion d’admirer une robe courte à manches longues et un pantalon évasé accompagné d’un chandail à manches longues. Des morceaux qui reflètent l’amour de la créatrice pour le blanc, les couleurs neutres et le minimalisme. « J’aime quand c’est épuré et très simple, tout en ayant un impact visuel important », précise-t-elle.

Prenant plaisir à mettre en mots son style, elle va plus loin. « Durant notre dernier projet d’études, j’ai compris que j’aimais me questionner sur ce que nos créations peuvent transmettre comme message, explique-t-elle. Je ne veux pas que ce soit seulement esthétique. Je veux trouver un sens à mon travail. Ça me pousse encore plus loin dans mon cheminement créatif. »

Trois années qui ont tout changé

Au début de ses études, Emma Hotte se basait presque exclusivement sur son instinct. « Je couchais sur papier ce que je voyais dans ma tête et mon inspiration se résumait à ça. Mais plus le temps passait, plus j’avais envie de connecter le design à d’autres passions. Je ne veux pas que ce soit un vêtement banal, mais quelque chose qui a été pensé. »

Elle a également constaté toute la complexité derrière la création de vêtements. « Plusieurs personnes pensent que c’est très facile, mais sur le terrain, on comprend vite qu’il faut aller au-delà de la beauté du dessin. On doit prendre en considération énormément d’éléments techniques et tenter de les projeter dans le futur. C’est impressionnant de voir ça ! »

Ses années d’études lui ont permis d’accumuler une quantité fulgurante de connaissances et d’outils, mais son acquis le plus précieux est probablement le droit de créer.

Plus jeune, je voyais la mode comme quelque chose d’inatteignable. Je cousais un peu, sans plus. Et je n’avais jamais mis mes idées de vêtements sur papier, même si j’ai toujours eu un côté créatif.

Emma Hotte

Il faut dire que les membres de sa famille ont pour la plupart des métiers traditionnels (entrepreneur, orthophoniste, médecin, ingénieur) et qu’elle étudiait à l’école Sophie-Barat, un établissement très axé sur les sciences. « En cinquième secondaire, je me suis inscrite au cégep en sciences de la nature, mais j’ai eu un flash en mai : ce n’est pas ça que je voulais faire. J’ai décidé de suivre ma passion et d’étudier en mode. C’est la meilleure chose qui me soit arrivée ! »

Ses parents la soutiennent depuis le début. « Ils sont fiers de moi et ils montrent mes créations à tout le monde qu’ils rencontrent. Je suis extrêmement chanceuse d’avoir un entourage qui accepte et encourage tout ça. »

Malgré ses récents succès, Emma Hotte se cherche encore un peu. « Je n’ai pas encore décidé ce que j’allais faire de ma carrière. J’ai pris une année sabbatique pour explorer tout ça. »

Elle suivra entre autres un stage en milieu professionnel à l’Aubainerie qu’elle a gagné dans un concours au cégep. « Je veux découvrir la mode sur le marché du travail. Puis, selon mes expériences, je vais voir si je veux aller à l’université pour me spécialiser ou si je me sens prête à lancer ma propre ligne. Ce serait le rêve. »

Consultez le site du festival