(New York) Peut-on faire un meilleur défilé de mode en virtuel qu’en personne ? La styliste Rebecca Minkoff, l’une des rares à organiser un défilé en chair et en os lors de la courte Semaine de la mode new-yorkaise, espère, grâce à des technologies de réalité augmentée, immerger les internautes dans sa collection.  

Pour la deuxième saison consécutive, les collections de prêt-à-porter new-yorkaises ne sont présentées qu’en ligne en raison de la pandémie, et la plupart des grands noms de la « Fashion Week » brillent par leur absence.

À l’exception de Jason Wu, qui a organisé au premier jour, dimanche, un défilé pour 25 personnes à peine, et de Rebecca Minkoff, moins connue, qui a invité une centaine de personnes mardi à une présentation à Soho, avec masques et distanciation sociale.

Si les internautes ont pu suivre cette présentation en direct sur TikTok ou Instagram, d’autres fashionistas pourront voir la collection de printemps de Minkoff, à partir de mercredi, avec des images à 360 degrés, sur Yahoo.

En association avec le studio de production 5G de Verizon Media et leur partenaire Yahoo Ryot Lab, la styliste a utilisé des technologies de réalité augmentée pour enrichir sa présentation.

Avec leur téléphone portable, les consommateurs pourront ainsi zoomer sur un tissu, faire le tour d’un vêtement, examiner ses détails, autant de choses impossibles à faire même lorsqu’on est assis au premier rang d’un « vrai » défilé.

Ce contenu « permet vraiment au consommateur de se rapprocher du styliste et du vêtement sans même entrer dans un magasin », a indiqué Minkoff au site spécialisé Women’s Wear Daily (WWD).

Beaucoup jugent néanmoins les défilés physiques irremplaçables.

« Voir une collection en personne est beaucoup plus excitant, on peut sentir l’atmosphère, voir les tissus, il y a de la musique », a indiqué à l’AFP Karina Blik, une mannequin et blogueuse russe après le défilé, riche en shorts de cuir et en vêtements d’été en tissus imprimés aux motifs animaliers.

Avec les défilés en ligne, « on perd l’énergie, la magie, et l’aspect social », a estimé aussi Esther Santer, blogueuse new-yorkaise de 30 ans. « Finalement, rien ne remplace le fait de voir en personne comment bouge un vêtement, de quoi il a l’air, porté sur une personne ».

« C’est incroyable que Minkoff ait réussi à faire ça », a-t-elle ajouté.  

« C’est formidable de pouvoir sortir et de goûter à cette Semaine de la mode, car je sais combien elle nous manque à tous ».