(Las Vegas) Un nombre croissant d’États américains envisagent d’interdire la vente ou l’importation de produits cosmétiques testés sur des animaux, donnant raison aux militants qui dénoncent comme étant cruels et dépassés les essais de lotions, shampooings et autres produits de maquillage sur les lapins, les souris et les rats.

La cause mise déjà sur l’appui de nombreux consommateurs ainsi que de plusieurs entreprises de cosmétiques, mais le plus grand obstacle est la Chine, qui exige que les produits vendus sur son territoire soient testés sur des animaux.

En cette nouvelle année, la Californie, le Nevada et l’Illinois ont tous mis en application de nouvelles lois interdisant la vente ou l’importation de cosmétiques ayant fait l’objet d’expériences sur les animaux.

Ces lois, qui s’appliquent aux tests effectués après le 1er janvier 2020, ne devraient pas vraiment perturber l’industrie, car de nombreux fabricants utilisent déjà d’autres formes d’évaluation de leurs produits. Au lieu de causer des problèmes, ces nouvelles règles viennent plutôt mettre de la pression sur le gouvernement américain pour qu’il adopte une loi fédérale.

Les cosmétiques testés sur les animaux sont déjà interdits en Europe, en Inde et ailleurs dans le monde.

Une telle interdiction sur tout le territoire des États-Unis aurait pour conséquence de forcer la Chine à modifier elle aussi ses pratiques, tout comme les fabricants chinois qui n’auraient plus accès au marché américain.

En Chine, la politique obligeant des tests sur les animaux s’applique à tous les cosmétiques importés, y compris le maquillage, le parfum, les teintures, les écrans solaires, etc.

Selon l’organisme de défense des droits des animaux Cruelty Free International, des projets de loi seraient sur le point d’être déposés à Hawaii, au Maryland, au New Jersey, à New York et en Virginie.

PHOTO STEVEN SENNE, AP

Les groupes de défense plaident que la science permet maintenant de tester les produits sur des cultures de cellules humaines ou sur de la peau et des tissus oculaires reproduits en laboratoire.

Toutefois, en raison de la loi totalement contraire qui s’applique en Chine, les États américains qui ont déjà adopté des règles contre les produits testés sur des animaux, soit la Californie, le Nevada et l’Illinois, sont forcés d’accorder des exemptions aux produits qui y sont commercialisés.

Pour la responsable des affaires publiques en Amérique du Nord chez Cruelty Free International, Monica Engebretson, la Chine constitue « un important facteur de complication ». Sa législation contraire à la tendance occidentale fait en sorte que tous les fabricants qui veulent avoir accès au marché chinois se retrouvent dans une impasse.

Les groupes de défense plaident que la science permet maintenant de tester les produits sur des cultures de cellules humaines ou sur de la peau et des tissus oculaires reproduits en laboratoire.

Par exemple, plusieurs grands joueurs de l’industrie des produits de soins personnels comme Avon, Unilever et Procter & Gamble, utilisent les tissus synthétiques EpiDerm créés par une entreprise du Massachusetts appelée MatTek.

D’ailleurs le Conseil américain des produits de soins personnels, soit le lobby de l’industrie des cosmétiques, appuie les lois adoptées dans les différents États. Il souhaite cependant l’adoption d’une seule loi fédérale afin d’éviter les disparités d’une région à l’autre des États-Unis.