Chaumet est une prestigieuse maison de joaillerie parisienne fondée en 1780. Ici, la marque de luxe s’est faite très discrète, et c’est pour cette raison que son président et directeur général, Jean-Marc Mansvelt, était de passage à Montréal plus tôt ce mois-ci afin de faire connaître l’histoire et le savoir-faire de Chaumet.

L’histoire de la maison, célèbre pour ses diadèmes d’exception, ses bijoux créés pour la reine Victoria et pour les familles royales du nord de l’Europe, est surtout intimement liée à la figure de l’impératrice Joséphine. « La maison va prendre son essor en devenant joaillier de l’empereur Napoléon et de l’impératrice Joséphine. Le début de l’histoire de Chaumet est donc marqué par ce couple mythique », souligne Jean-Marc Mansvelt.

« La maison naît sous cette aura prestigieuse, avec la confection d’objets exceptionnels, explique-t-il. Ce sont des commandes d’État qu’on appelle des regalia, comme l’épée du sacre de Napoléon ainsi que la couronne de l’empereur en 1804. »

L’emblème des diadèmes

PHOTO FOURNIE PAR LE MUSEO NAPOLEONICO ROME

Portrait de l’impératrice Joséphine, Robert Lefèvre (1805), huile sur toile

Les diadèmes sont des pièces emblématiques de la maison ; plus de 3000 ont été créés depuis la fondation de Chaumet. « Au début, [le diadème] était un symbole de beauté et de pouvoir. Napoléon et Joséphine ont redonné tout son lustre et son faste à Paris en faisant du diadème un objet de démonstration. Mais cet objet devient un objet de mode dans la deuxième partie du XIXe siècle », affirme le président de Chaumet.

Le diadème est toujours d’actualité, car non seulement Chaumet en crée chaque année pour ses collections de haute joaillerie, mais encore la maison reçoit toujours des commandes spéciales de familles fortunées. « Des parents en veulent pour le mariage de leur fille, car le diadème symbolise le couronnement de l’amour et de la transmission. Vous savez, la joaillerie, c’est une question de beauté, mais il y a aussi la dimension sociologique de l’investissement, et de la transmission de génération en génération », précise-t-il.

PHOTO FOURNIE PAR LE PALAIS FESCH — MUSÉE DES BEAUX-ARTS AJACCIO

Portrait de l’empereur Napoléon 1er en costume du sacre, François Gérard (1806), huile sur toile

Le style Chaumet

Évidemment, au fil du temps, la maison se modernise et crée des collections contemporaines, très épurées. Parmi les meilleurs vendeurs, il y a la collection Liens, où les bagues, pendentifs, bracelets et boucles d’oreilles se déclinent en or jaune, blanc, rose, avec ou sans diamants. Les collections Bee My Love, Joséphine et Les Hortensias constituent aussi des valeurs sûres de la maison.

« Le style de Chaumet est léger, suspendu. Au-delà de la beauté de l’objet, il y a le sens. On prend par exemple la collection Liens, des bijoux épurés, minimalistes qui racontent la relation à deux qui se construit tous les jours. C’est plus qu’un objet, c’est aussi une histoire symbolique », indique Jean-Marc Mansvelt.

Il souligne que de plus en plus de gens veulent se gâter avec l’achat d’un bijou. « On veut se faire plaisir. En même temps, chez Chaumet, de 40 à 50 % des gens qui entrent dans la maison pour un premier achat, c’est pour leur mariage. Ils choisissent, ensemble, un solitaire et leurs alliances, ce qui est très symbolique et émotionnel, car ils savent que l’histoire de la maison est liée à l’histoire d’amour du couple mythique Napoléon et Joséphine. »

L’hôtel particulier du 12, place Vendôme à Paris abrite la boutique historique de Chaumet depuis 1907 tout comme l’atelier de haute joaillerie. La marque a été très peu présente en Amérique du Nord, même si elle a eu comme clients de grandes familles américaines comme les Rockefeller et les Vanderbilt. Depuis deux ans, Chaumet est présente à Montréal en exclusivité chez Birks.