Caudalie, marque française de cosmétiques, a été pionnière des soins naturels, bien avant que les produits verts soient en vogue. Ses produits sont fabriqués à base de pépins de raisins depuis 1995. Entrevue avec Mathilde Thomas, cofondatrice de Caudalie, qui nous parle de l’importance d’être une marque qui respecte l’environnement.

Pourquoi était-ce si important dès le départ d’être une marque de soins naturels ?

Quand on se replace dans le contexte de l’époque, en 1995, la mode était aux produits à base de collagène ! Et nous, on est arrivé avec nos pépins de raisins ! C’est vraiment par conviction personnelle. J’ai grandi au cœur de la nature. C’est vraiment une éducation que j’ai eue, dès le plus jeune âge ; mes grands-parents m’emmenaient dans les Alpes-de-Haute-Provence et m’apprenaient à reconnaître les plantes. On a été les premiers à enlever les parabens de nos produits et toutes les molécules qui pouvaient être des perturbateurs endocriniens. On fait partie du mouvement « 1 % pour la planète », on s’engage à reverser 1 % de nos ventes mondiales à des associations environnementales qui plantent des arbres. À ce jour, on a planté 4 millions d’arbres et on promet d’en planter 8 millions avant la fin de 2021.

Racontez comment le professeur Joseph Vercauteren vous a fait découvrir que les pépins de raisins contiennent de puissants antioxydants…

En 1993, nous avons fait visiter le domaine viticole de mes parents à une équipe de chercheurs de la faculté de pharmacie de Bordeaux (dont le professeur Vercauteren). À la fin de la visite, ils nous disent : « Vous savez, la benne remplie de pépins de raisins dont vous allez vous séparer à la fin des vendanges, c’est ce qu’il y a de plus intéressant dans la vigne et vous les jetez ! » Les extraits de pépins de raisins contiennent les plus puissants antioxydants du règne végétal : les polyphénols. Il y a des trésors dans les pépins ! C’est là que toute l’aventure Caudalie a commencé. En 1995, on a créé nos premiers produits. En 1999, on a ouvert notre premier spa vinothérapie au cœur des vignes, puis, en 2001, il y a un autre point marquant, avec le brevet sur le resvératrol, une molécule naturelle anti-âge raffermissante. En 2012, nous avons ouvert notre première boutique (aujourd’hui, il y en a 38). Le partenariat de recherche avec l’Université Harvard est venu en 2018.

Vous voyagez beaucoup. Quand on parle de soins de la peau, qu’est-ce qui est le plus important pour les femmes ?

Quand vous êtes adolescent, vous faites attention aux boutons, ensuite vous hydratez votre peau. À 30 ans, il y a les premières rides qui apparaissent aux coins des yeux, à 40 ans, vous cherchez un antirides un peu plus puissant et des crèmes raffermissantes. À 50 ans, vous voulez tout ! J’ai eu la chance d’habiter cinq ans à New York, puis trois ans en Asie. Je trouve que les Européennes sont en avance sur les Asiatiques sur l’écologie. Elles veulent des produits efficaces qui soulagent des problèmes de peau, ainsi que des produits hydratants et raffermissants, mais qui respectent aussi l’environnement. Les Québécoises ont un sens aigu de la nature, car vous habitez un endroit où la nature est tellement extraordinaire, alors vous êtes sensibilisés à l’environnement, tout comme les Californiennes.

Qu’est-ce qui vous surprend le plus dans les bonnes ou mauvaises habitudes d’hygiène de vie des femmes ?

Je trouve que les jeunes générations investissent trop dans le maquillage et pas assez dans les soins. Elles veulent de la gratification instantanée. La première chose à faire est de s’hydrater la peau pour avoir une belle peau, la deuxième est de se démaquiller le soir et aussi de se laver le visage le matin. Ça ne sert à rien d’acheter des crèmes très chères si votre peau n’est pas propre. La base, c’est le démaquillage et la crème hydratante. Les Asiatiques en font trop ! Elles se démaquillent deux fois, elles appliquent des lotions, des ampoules, des sérums, des hydratants, un indice 50 et des couches de maquillage !

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