Les défilés de prêt-à-porter féminin pour le printemps-été 2009, avec des créateurs inspirés par la nature et l'Afrique, se sont achevés dimanche à Paris.

La crise financière internationale ne s'est pas traduite encore dans le style des collections. En attendant un éventuel retour au minimalisme, les décors ont été plus sobres que d'habitude, comme John Galliano qui a renoncé à ses décors extravagants habituels.

Fidèle aux fleurs, Kenzo a proposé un voyage dans un jardin enchanté aux couleurs passées. Chez Nina Ricci, les fleurs d'Oliver Theyskens inspirent la mélancolie. Celles d'Esteban Cortazar pour Emanuel Ungaro au contraire respirent l'exubérance, avec leurs couleurs éclatantes. Christian Lacroix a imprimé sur ses robes les oeillets que le public jette habituellement sur le podium à la fin du défilé.

Le noir et blanc s'impose souvent (Gareth Pugh, Yohji Yamamoto, Karl Lagerfeld...). Dries Van Noten aime les impressions géométriques, Jean Paul Gaultier pour Hermès les rayures de couleurs vives aux accents latino.

La nature est cependant restée très présente. Dai Fujiwara pour Issey Miyake a mené une «chasse aux couleurs» en Amazonie pour une collection qui restitue au plus près les nuances de la forêt tropicale et imite, grâce à des innovations techniques, des empreintes d'animaux. Tsumori Chisato invoque la fotêt primaire, Marcel Marongiu imprime ses robes de mousseline d'écailles d'alligator.

Un parfum d'Afrique, souvent très léger, a flotté sur plusieurs collections. John Galliano pour Christian Dior préconise un «chic tribal», avec notamment des robes brodées de cauris (coquillages africains). Ivana Omazic pour Céline invoque aussi les tribus et ponctue sa collection de colliers d'inspiration Masai. Chez Vuitton, Marc Jacobs célèbre le brassage des cultures, y compris africaines, dans sa collection et de volumineux bijoux.

Le styliste britannique Gareth Pugh a conquis la capitale avec des armures futuristes adoucies de fraises géantes.

Les drapés ont été nombreux sur les podiums. Anne-Valérie Hash réussit la synthèse du design et du drapé antique, Jean Paul Gaultier, par ailleurs auteur des costumes de «Blanche-Neige», du chorégraphe Anjelin Preljocaj, s'inspire des tenues de danse.

Les volumes s'installent sur les épaules, notamment chez Lanvin. Superpositions et transparences restent très présentes. Dans une collection d'esprit «bondage», Riccardo Tisci pour Givenchy multiplie découpes et transparences.

Le court n'est pas détrôné mais les robes s'allongent parfois en traînes, notamment chez Ricci. Les sarouels et combi-pantalons de l'été dernier s'incrustent. Stefano Pilati les multiplie pour Saint Laurent, ainsi que des pantacourts fluides.

Trois anniversaires ont marqué la semaine: les 40 ans de la maison Sonia Rykiel, célébrés lors d'une soirée avec plus de 500 invités; les 20 ans de la griffe Maison Martin Margiela, avec un défilé oppressant relevant plus de la performance artistique que de la mode; les 50 ans de Cacharel avec un défilé hommage au célèbre imprimé «Liberty».

A peine le défilé achevé, la maison Valentino a annoncé le remplacement de sa styliste Alessandra Facchinetti, au lendemain de la présentation de sa collection, toute en shorts et vestes fluides et courtes jupes fendues.

En revanche deux anciens mannequins, Naomi Campbell et Stéphanie Seymour, sont réapparus sur les podiums, chez Hermès.