Question: Dernièrement, notre fils Christophe, quatre ans et demi, a vécu les événements suivants : En janvier dernier, sa grand-mère qu'il voyait tous les jours est décédée. En février, la garderie a jugé bon de le faire passer au groupe des cinq ans, compte tenu de ses aptitudes et de sa maturité. Nous avons amorcé un processus d'évaluation psychologique pour une entrée précoce à l'école (dérogation). Il a d'ailleurs été accepté. En mai, nous avons fait une visite à l'école et le lendemain, il ne voulait plus aller à la garderie. Enfin, sa petite soeur est née le 30 juillet dernier et il est fou d'elle. En mai et juillet, les crises se sont multipliées le matin, lorsque nous le laissions à la garderie. «Non, maman, ne pars pas tout de suite, je ne veux pas que tu ailles travailler.» Ou encore : «Je ne veux plus aller à la garderie, on n'apprend rien, je veux aller à l'école.» Les éducatrices ont tenté de l'aider, mais les renforcements positifs, les retraits de privilèges et l'isoler n'ont pas suffi à régler ce problème. Avant ces épisodes, nous n'avions aucun problème et Christophe a toujours été un enfant raisonnable qui ne faisait pas de crise. Comment pouvons-nous transformer la «coupure» du matin en une expérience agréable pour lui?

Réponse: J'ai l'impression que tous les événements qu'il a vécus depuis quelques mois l'ont stressé, et ce, même si certains de ces événements sont positifs. Ils peuvent être tout de même stressants parce qu'ils mettent au défi sa capacité d'adaptation. Dans ce genre de situation, un enfant a habituellement besoin d'être rassuré et de se rapprocher de ses parents, ce qui explique sa difficulté à vous laisser le quitter le matin. Mes conseils pour vous seraient de ne pas manifester d'anxiété ou d'inquiétude en réaction à son attitude le matin. Cela ne ferait qu'accentuer son sentiment d'insécurité. Au contraire, considérez sa réaction comme normale, compte tenu de tout de ce qu'il vient de vivre et ayez une approche rassurante avec lui, sans vous éterniser dans l'entrée de la garderie. Pour favoriser un rapprochement avec lui et pour lui montrer qu'il a toujours une place importante dans la famille, tentez d'intégrer dans votre horaire des périodes où Christophe reçoit de l'attention exclusive de votre part.

Enfin, la bibliothérapie pourrait être utile dans son cas. Tentez de trouver des livres appropriés pour son âge où des personnages vivent des situations similaires à celles qu'il a vécues. La collection Ainsi va la vie me semble tout indiquée pour lui. Vous pourrez lire avec lui et tenter de le faire verbaliser sur ses émotions par la suite. Ces interventions seront plus efficaces que les punitions, puisqu'elles augmenteront son sentiment de sécurité et sa capacité d'adaptation aux changements qu'il vit. Bonne chance!