Il n’y a pas que les enfants qui sont heureux de voir arriver la semaine de relâche. Certains grands-parents adorent ce moment de l’année pendant lequel ils gardent leurs petits-enfants. Au menu : des activités, du plein air, mais surtout, des séances de câlinage intenses.

« La COVID-19 nous a volé plusieurs relâches de suite, mais pas cette année. Je prends ma revanche ! »

Gustave Saint-Germain est veuf, à la retraite et très actif. Pendant la relâche, il prend avec lui ses trois petits-enfants âgés de 10, 8 et 6 ans. « Je suis en forme et je veux profiter de leur présence, raconte ce résidant de Sainte-Adèle. Ça m’énergise ! »

Pêche sur la glace, patinage, glissade, ski de fond et ski alpin, M. Saint-Germain a tout planifié. Il a même préparé son menu. « Je veux leur faire plaisir et passer le moins de temps possible à faire des tâches plates, dit ce pimpant sexagénaire, qui gardera ses petits-enfants du lundi au jeudi. J’ai aussi à cœur de dégager ma fille et mon fils, qui doivent travailler cette semaine-là. Ils peuvent passer du temps de qualité avec leur conjoint et leur conjointe le soir. C’est gagnant pour tout le monde finalement ! »

La fille de M. Saint-Germain, Inès Corriveau, confirme : « Ça nous aide tellement, indique-t-elle. Et puis, ça me fait plaisir de le voir si enthousiaste, si déterminé. C’est bon pour lui, ça l’occupe, ça le désennuie, ça le garde en forme. »

Et la fatigue, le manque d’énergie, il connaît cela ? Bien sûr, lance-t-il en riant. « Je me couche en même temps qu’eux. Et quand ils partent, je suis content de retrouver un peu de tranquillité… jusqu’à la prochaine fois ! »

Perpétuer une tradition

Durant la semaine de relâche, Ginette Martel, 63 ans, passe ses journées avec son petit-fils de 7 ans. La Montréalaise a même prévu une petite escapade.

« Je loue une voiture et on part trois jours à Gatineau, voir ma sœur, raconte-t-elle d’un ton enjoué. On ira faire de la raquette et visiter des musées, comme le Musée de la civilisation. »

PHOTO FOURNIE PAR GINETTE MARTEL

Ginette Martel et son petit-fils, Hubert, 7 ans

Pour Mme Martel, c’est aussi une façon de redonner au suivant et de perpétuer une tradition : enfant, sa grand-mère l’a gardée pendant la relâche et quelques semaines durant l’été, et sa mère a fait la même chose avec ses deux filles. « J’ai connu cela et je me suis toujours dit : “Lorsque je serai grand-mère à mon tour, c’est ce que je ferai », confie-t-elle. Il me reste peut-être encore 20 bonnes années… Je ne veux rien manquer. En ce moment, je donne tout ce que je peux ! »

Promenade au Jardin botanique, séances de bricolage, balade dans les marchés publics, visite à la Grande Bibliothèque et dans des musées, Ginette Martel court les activités durant la semaine de relâche. Elle fait tout à pied et en transports en commun puisque « prendre le métro avec [son] petit-fils devient une aventure en soi ».

Consciente de son privilège, lié entre autres à une santé de fer et à une bonne pension, Mme Martel pense aux grands-parents qui aimeraient en faire plus mais ne peuvent le faire. « Je mesure ma chance », souligne-t-elle.

Des découvertes

À Brossard, chez les Huynh, on profite aussi de la semaine de relâche pour faire toutes sortes d’activités en misant sur celles qui sont gratuites. « Il y a une belle offre dans notre ville et dans toutes les municipalités autour, précise Kim Huynh, grand-mère de trois filles de 11, 9 et 7 ans. Dans les bibliothèques, les arénas, les piscines publiques, les patinoires extérieures, toutes sortes de choses sont organisées spécialement pour la relâche. »

PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE

Pendant la relâche, certains grands-parents en profitent pour cuisiner avec leurs petits-enfants.

Dans la semaine précédant le congé, Mme Huynh et son conjoint prévoient faire le point avec leurs petites-filles et voir à quoi elles souhaitent participer. Un mot d’ordre : le plaisir. « Il n’y a pas d’obligation, martèle Mme Huynh, leur vie à l’école est déjà bien assez organisée comme ça ! On veut simplement passer du temps ensemble, sans stress ni contrainte. »

Le couple dans la soixantaine aime bien planifier quelques activités spéciales à la maison : une chasse au trésor, un après-midi cinéma avec des chocolats chauds, une matinée à cuisiner des crêpes et des desserts. « On apprend beaucoup à les connaître à travers toutes les choses qu’on fait ensemble, affirme Mme Huynh. Parfois, on leur permet d’inviter une amie, ce qui nous fait aussi découvrir leurs camarades d’école. »

Le gros avantage, selon elle ? « Ça nous garde jeunes et au courant de ce qui se passe ! », lance-t-elle en riant.

Libres comme l’air

Norma Hélie, 74 ans, se rappelle avec émotions ces semaines de relâche où elle prenait ses deux petits-enfants chez elle, au Saguenay. « Ils prenaient l’autobus de Montréal, dit-elle, on allait les chercher à Québec et on faisait toutes sortes d’activités comme aller glisser, faire des casse-têtes, regarder des films avec du popcorn, jouer à des jeux de société, cuisiner des gâteaux. »

Mais surtout, dit-elle, l’horaire était décalé, plus libre, moins contraignant que celui de la routine scolaire… et parentale ! « On n’avait pas toujours des projets ou des sorties, glisse-t-elle, ils étaient libres, ils se levaient à l’heure qu’ils voulaient. Je profitais de cette semaine-là pour les gâter et être disponible pour eux. »

PHOTO FOURNIE PAR NORMA HÉLIE

Norma Hélie et ses petits-enfants Béatrice et Thomas, photographiés il y a 13 ans. Ils étaient alors âgés de 10 et 12 ans.

Aujourd’hui devenus de jeunes adultes, ses deux petits-enfants sont restés très liés à elle, souligne Mme Hélie. « Je crois que ces moments passés avec eux nous ont rapprochés. C’est une grande richesse ! Je me rends compte que ce ne sont pas tous les grands-parents qui ont cette relation : je me trouve bien chanceuse… »

La fille de Mme Hélie, Chantal Lapointe, se réjouit elle aussi du lien d’attachement très fort qui unit sa mère et ses deux enfants. « Ils l’appellent régulièrement, ils la textent et ils lui rendent visite, de leur propre initiative », indique-t-elle, une pointe de fierté dans la voix.