Inflation ou pas, la relâche arrive à grands pas pour des milliers d’écoliers du Québec. Comme pour le prix des aliments et de l’essence, celui des activités familiales a grimpé en flèche. Comment vivre une relâche scolaire amusante et peu chère ? Trois familles révèlent leurs astuces.

Libre cours à l’imagination

Mère de quatre enfants âgés de 3 à 9 ans, Jessica Marquis a déjà fait ses plans pour la relâche scolaire. Seule avec sa marmaille cette semaine-là, alors que son conjoint travaille, elle a mis à l’agenda deux sorties : l’une dans un parc d’attractions intérieur et l’autre, à la salle de quilles.

« Je ne peux pas me permettre des sorties tous les jours, confie la femme de 36 ans, qui habite dans la région de Granby. Je vais peut-être ajouter un souper dans une chaîne de restaurants. Pour le reste, ça se passera à la maison. »

À la maison, Mme Marquis est devenue la spécialiste des jeux de rôle, où les enfants sont libres. « J’installe le cadre, mais ce sont eux qui créent des jeux, qui inventent des histoires », dit-elle.

La salle de bains devient le lieu d’un party piscine avec mousse et bâtons lumineux. « Je demande aux enfants de mettre leurs maillots de bain, j’éteins les lumières et les enfants s’amusent ! Moi, je n’ai qu’à superviser. »

Le salon devient un cinéma, le temps d’un après-midi. La mère de famille crée de la fausse monnaie dans du papier et elle affiche un menu sur un tableau.

« Chacun des enfants doit payer son billet avant d’entrer et il doit choisir s’il veut des chips, du chocolat, du jus ou du popcorn », indique Jessica Marquis.

Et la cuisine devient un restaurant. « En réalité, je passe mes restants ! », dit en rigolant Mme Marquis, qui ajoute avoir déjà préparé un mini-parcours à obstacles dans la maison.

Seul bémol : la chicane... qui parfois s’invite dans ce genre de jeux peu structurés. « Les conflits, ça fait aussi partie de la vie, tout comme leur résolution. »

De petits plaisirs simples

Françane B. Bertrand croise les doigts pour que la météo soit clémente pendant la relâche : juste assez froide pour que la neige reste au sol, mais pas trop. Son plan, pour occuper ses trois enfants de 8, 4 et 3 ans, tourne autour de quelques activités hivernales : ski de fond et patin.

« J’ai déniché l’équipement sur des groupes de don, dans des friperies et sur Marketplace, explique la résidante de Montmagny de 33 ans, dont le conjoint travaille pendant la relâche. J’espère pouvoir en profiter ! »

PHOTO FOURNIE PAR LA FAMILLE

Françane B. Bertrand adore cuisiner avec ses enfants : des biscuits, des desserts, des crêpes… et même des pâtes !

Elle a d’autres idées pour occuper son trio : jouer à des jeux de société, faire des marches, s’amuser dans la cour. Et surtout, cuisiner. Des biscuits, des desserts, des crêpes... et des pâtes !

J’aime faire des gnocchis avec eux. Quand on y pense, ça ressemble à de la pâte à modeler. Les enfants aiment manipuler la pâte et ils sont fiers de leurs réalisations.

Françane B. Bertrand

Pendant deux jours, les plus petits iront à la garderie, comme à l’habitude, pour permettre à la mère et à son aînée de passer du temps solo. « On s’est acheté de beaux vernis et on va se faire un après-midi spa, manucure et pédicure, en regardant un film », annonce-t-elle.

Et les sorties ? Trop cher, laisse-t-elle tomber. Sauf une. « On ira en famille au Musée de la civilisation à Québec un jour de week-end, pour être tous les cinq ensemble. »

Tout le monde dehors !

Les Lavallois Nicolas Arsenault et sa conjointe choisissent de prendre une semaine de vacances, à la relâche, pour passer du temps avec leurs trois enfants de 6, 8 et 11 ans. « Ces trois dernières années, à cause de la pandémie, on a dû travailler, mais cette année, on se gâte », souligne le père de famille de 40 ans qui travaille dans le milieu de la santé.

Et que feront-ils de ce temps en famille ? Du plein air, à petits coûts. « On aime aller dans les parcs et y faire tout ce qu’il y a de gratuit, de la glissade, de la marche en sentier, de la raquette, du patin », dit M. Arsenault. Il emprunte et échange les pièces d’équipement nécessaires avec des amis qui ont des enfants du même âge.

Il précise qu’il aime prendre en note les activités organisées par la municipalité et décider, en famille, le matin même, ce qui sera fait de la journée.

C’est agréable d’y aller avec spontanéité, nos horaires sont tellement rodés au quart de tour, au quotidien !

Nicolas Arsenault

Un exemple ? Le concours de Défi château de neige, dans lequel les familles sont invitées à construire un fort dans leur cour, à le prendre en photo et à s’inscrire pour gagner des prix.

Pour souffler un peu, les trois enfants du couple iront jouer à des jeux de société chez des voisins une journée – et le lendemain, ce sont les enfants des voisins qui débarqueront.

Pas de sortie à l’horaire ? Aucune. Le couple économise pour des vacances estivales. « On ne peut pas tout faire et ça, les enfants le comprennent. »