Une serre volante, propulsée par l’énergie électrique fournie par ses plantes, a mystérieusement atterri au cœur du Jardin botanique dans la nuit de dimanche à lundi. Fantaisie ou réalité ?

« Ça n’a pas été facile », a déclaré le responsable de la mission de l’Aérofloral II, le commandant FD, lors d’une conférence de presse lundi matin. « Les conditions météo n’ont pas été à notre avantage, et une dépression provoquée par les fortes chaleurs de la journée a perturbé notre approche en créant de violentes turbulences. »

L’équipage a quand même réussi à manœuvrer et à atterrir dans une clairière près du Jardin japonais.

« Malheureusement, nous nous sommes posés brutalement et nous avons écrasé un écureuil. Nous sommes désolés, je sais qu’ils sont rares ici. »

  • Une serre « volante » s’est nichée près du Jardin japonais, au Jardin botanique.

    PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

    Une serre « volante » s’est nichée près du Jardin japonais, au Jardin botanique.

  • De grands ballons surmontent la structure.

    PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

    De grands ballons surmontent la structure.

  • La serre regorge de plantes.

    PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

    La serre regorge de plantes.

  • Une machine pour raconter des histoires aux plantes

    PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

    Une machine pour raconter des histoires aux plantes

  • Les membres d’équipage font preuve d’un grand sérieux dans leurs expérimentations.

    PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

    Les membres d’équipage font preuve d’un grand sérieux dans leurs expérimentations.

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On peut remettre en doute cette version des évènements. On peut aussi jouer le jeu. C’est ce qu’a proposé la directrice du Jardin botanique, Anne Charpentier, en saluant cet apport de magie et de fantaisie.

On a commencé à aborder cette approche de la fantaisie avec le Jardin de l’Étrange, l’hiver dernier. On aime bien mélanger la réalité et la fantaisie. Avec les plantes, c’est quelque chose qui se prête bien.

Anne Charpentier, directrice du Jardin botanique

Ce qui est bien réel, c’est l’imposante structure de plusieurs étages, perchée sur quatre pattes arachnéennes, chargée de plantes et de ventilateurs, surmontée de grands ballons. Des membres d’équipage y montent et en descendent en empruntant une échelle et des cordages.

Tout autour, ils ont disposé un grand nombre de machines aux finalités les plus diverses : l’une sert à caresser les plantes, une autre à leur parler et à les écouter, une autre encore sert à faire rougir les pommes.

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Une machine pour caresser les plantes

Les membres d’équipage se font un plaisir d’expliquer, le plus sérieusement du monde, le pourquoi du comment de ces expériences. Ils peuvent inviter les visiteurs à y participer.

C’est ainsi que Jean, 6 ans, lit un passage du livre jeunesse classique Le retour de l’étalon noir dans une sorte d’entonnoir qui distribue le son, par l’entremise de gros tuyaux, à une demi-douzaine de petits potagers sur roues. Une membre d’équipage mesure consciencieusement l’énergie qui circule dans une des plantes pour l’inscrire dans un grand carnet.

L’énergie des plantes

Le thème sous-jacent de toute la mission de l’Aérofloral II (intitulée Expédition végétale), c’est l’énergie phytovoltaïque, l’énergie fournie par les plantes. Plus une plante se porte bien (on lui parle, on la caresse, on lui joue de la musique), plus elle sera en mesure de fournir de l’énergie.

C’est aussi la raison de la présence de l’Aérofloral II au Canada, selon le commandant FD (il préfère garder l’anonymat pour, dit-il, se protéger des puissants lobbies pétroliers). Il y a des choses à découvrir.

« Ici, les végétaux ont la capacité de se développer très rapidement parce qu’ils ont un hiver très long. Comme ces plantes arrivent à accomplir leur cycle de façon très courte, elles ont une grande capacité énergétique. »

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Le commandant FD rencontre les journalistes après « l’atterrissage ».

Le but de toutes ces recherches, c’est qu’un jour, il soit possible de brancher directement son vélo électrique sur un érable pour pouvoir le recharger, poursuit le commandant FD, qui trace un croquis sur son carnet pour bien faire comprendre comment fonctionne le phytovoltaïsme.

L’équipage de l’Aérofloral II sera présent du 18 au 31 juillet au Jardin botanique. Il prendra cependant une pause les 20, 21, 26 et 27 juillet.

Une équipe d’animateurs du Jardin botanique prendra alors la relève. « Ils parleront des mêmes thèmes, mais de façon plus… vérifiée, un peu moins fantaisiste », affirme Mme Charpentier.

Selon la version du commandant FD, l’Aérofloral II a déjà fait le tour du monde à trois reprises et vient directement du Groenland, où l’équipage a étudié des semences enfouies dans le pergélisol. Les étiquettes cousues sur les manches des membres d’équipage mentionnent toutefois le port d’attache de la serre volante, soit La Machine, à Nantes. Mais on peut choisir de s’en tenir à la version du commandant FD.

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    Nombre de personnes qui forment l’équipage de l’Aérofloral II
    Source : Expédition végétale
    5000 à 6000 mètres
    Altitude à laquelle vole l’Aérofloral II (selon la version fantaisiste du commandant FD)
    Source : Expédition végétale