(New York) Quelque 52 % des jeunes adultes américains habitent chez leurs parents, une proportion jamais observée aux États-Unis et incontestablement liée à la pandémie de coronavirus, mais qui s’inscrit dans une tendance de fond, selon une étude de l’institut indépendant Pew Research Center publiée vendredi.

Entre février et mai, la part des 18-29 ans vivant chez l’un de leurs parents ou les deux a grimpé de 47 % à 52 %, pour se stabiliser ensuite à ce niveau en juin et juillet.

La différence représente 2,6 millions de personnes, ce qui a porté l’ensemble des jeunes adultes américains chez leurs parents à 26,6 millions.

L’étude s’appuie sur des données réunies par le ministère américain du Travail lors de son enquête mensuelle, réalisée auprès d’un échantillon représentatif de 60 000 personnes.

C’est chez les 18-24 ans que la progression est la plus marquée. 71 % d’entre eux vivaient chez leurs parents en juillet, contre 63 % en février.

Sur le plan ethnique, c’est au sein de la communauté hispanique que la proportion est la plus forte, avec 58 % des 18-29 ans chez leur père, leur mère, ou les deux.

Si ce bond est lié à la pandémie de coronavirus qui a poussé des millions de jeunes adultes à retourner vivre chez leurs parents, il s’inscrit dans une tendance de plus long terme.

Malgré plus de dix ans de croissance économique avant que l’épidémie de COVID-19 ne frappe les États-Unis, la proportion de jeunes adultes vivant en dehors de leur cercle familial a diminué ces dernières années.

Les 47 % atteints en février constituaient déjà un plus haut depuis la Grande Dépression des années 30 (48 %), où les chiffres étaient alors recueillis moins fréquemment.

Durant les années 60, 70 et 80, la proportion de jeunes adultes vivant chez les parents était tombée en dessous de 35 %.