(Montréal) Une majorité de parents québécois estiment que le retour à l’école ne devrait se faire avant le mois de septembre et 56 % affirment que la santé mentale de leurs enfants s’est détériorée depuis le début de la pandémie.

Ce sont deux des constats d’un sondage CROP réalisé pour le compte de la Fondation Jasmin Roy Sophie Desmarais sur la « détérioration des conditions physiques, comportementales, psychologiques et émotionnelles » des Québécois.

Le gouvernement du Québec n’a pas encore rendu public son scénario de retour en classe progressif, mais si on s’en tient à ce que 57 % des parents sondés par la firme CROP souhaitent, cela ne devrait pas se produire avant le mois de septembre.

Le scénario d’un retour en classe dans les prochaines semaines causerait d’ailleurs de l’anxiété chez 67 % des parents sondés.

Seulement que le quart des parents, 27 %, sont d’avis que les enfants devraient retourner sur les bancs d’école le 4 mai.

Malheureusement, selon ce sondage, la santé mentale des Québécois se détériore depuis le début de la crise sanitaire.

Pas moins de 83 % des adultes interrogés disent éprouver un sentiment d’inquiétude et d’insécurité, 77 % affirment éprouver des sentiments de tristesse et 71 % éprouvent des troubles de sommeil.

Des enfants tristes et qui se sentent seules selon une majorité de parents

Les enfants ne sont pas en reste si on se fie à ce que leurs parents ont déclaré.

Selon plus d’un parent sur deux (56 %), l’état psychologique et émotionnel de leur enfant s’est détérioré depuis le début de la pandémie.

La Fondation Jasmin Roy Sophie Desmarais estime que les plus importants impacts psychologiques et émotionnels concernent le sentiment de solitude qui s’est détérioré, selon 42 % des parents interrogés.

En revanche, le tiers des parents (31 %) soutiennent que la détérioration de l’humeur générale, la frustration ainsi que l’inquiétude et l’insécurité représentent les plus importants impacts sur la santé psychologique de leur enfant.

Un répondant sur deux a aussi indiqué que le comportement de leur enfant s’est dégradé depuis le début de la pandémie alors que le quart des répondants ont signifié que « la vision négative des choses ou des évènements quotidiens » et la tristesse se sont également détériorées.

« Si les enfants vivent de l’anxiété et s’ils ne sont pas disposés à apprendre, ça va être très difficile de les envoyer à l’école sans avoir de stratégie pour gérer leur anxiété », a indiqué Jasmin Roy, président de la fondation qui porte son nom, en entrevue à La Presse canadienne.

Celui-ci propose que soit créée une « trousse qui s’adresse autant aux parents, aux enseignants, aux adolescents et aux enfants sur la gestion émotionnelle en période de confinement et de déconfinement ».

« Notre Fondation compte être un partenaire de premier plan pour améliorer la santé émotionnelle et relationnelle des Québécois, et particulièrement celle des enfants et des adolescents », a ajouté Jasmin Roy, qui souhaite mettre l’expertise de la Fondation Jasmin Roy Sophie Desmarais à contribution.

Le sondage CROP a été réalisé en ligne auprès de 1408 Québécois âgés de 18 ans et plus, du 17 au 20 avril.

Aucune marge d’erreur n’a été établie pour ce sondage mené sur le web.