Pour que cette rentrée toute particulière soit la plus douce et la plus accueillante possible pour les petits, deux enseignantes de maternelle d’une école primaire de Verdun, à Montréal, ont rendu visite à chacun de leurs élèves, cette semaine. Voici leurs rencontres avec Louis et avec Arthur.
Une visite bien spéciale avant la rentrée
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PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE
Diane Boucher (sur la photo) et Marie-Ève Proulx Fortin sont titulaires des deux classes de maternelle de l’école des Coquelicots, à Verdun. Elles voulaient offrir à leurs élèves, avant la rentrée, un petit cadeau bien connu des enseignants du préscolaire : une lettre accompagnée d’une plume magique qui calme les papillons dans le bedon. Comme la rencontre avec les parents habituellement organisée la veille de la rentrée n’aurait pas lieu cette année (COVID-19 oblige), elles ont eu l’idée d’aller porter les plumes directement chez leurs élèves.
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C’est ainsi que Louis Ducharme, 5 ans, a reçu la visite de Mme Diane chez lui lundi. Comme Louis est très sensible, sa maman, Véronique Désormeau, l’a avisé peu avant la rencontre pour limiter les appréhensions chez lui. Devant un petit garçon aux yeux grands ouverts, Mme Diane s’est présentée, lui a parlé de la première journée d’école et a expliqué le pouvoir de la plume scintillante. On doit la placer sous l’oreiller, la veille de la rentrée, pour bien dormir et avoir plein de force le lendemain.
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« C’est vraiment une belle délicatesse, estime la maman de Louis, Véronique Désormeau. Pour l’avoir vécu avec mon plus vieux, voir un visage familier, la première journée d’école, quand on regarde partout et qu’il y a plein de monde, ça aide énormément. » Dans le projet éducatif de l’école, les enseignants doivent prendre contact avec les élèves avant la rentrée. Au lieu de faire des appels téléphoniques, donc, Mme Diane et Mme Marie-Ève ont pris l’initiative personnelle de le faire en personne.
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PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE
Mercredi, il restait un élève à rencontrer pour Mme Marie-Ève : le blondinet Arthur Duranceau, qui espère depuis longtemps ce moment où il rejoindra enfin son frère à l’école des grands. Il était donc tout sourire lorsque son enseignante est arrivée et ne s’est pas fait prier pour lui raconter ses vacances au chalet, le « brochet ça de gros » qu’il a pêché et la balle de golf qu’il est allé chercher au fond de l’eau « sans gilet ».
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Après s’être exclamée devant ses exploits, Mme Marie-Ève a dit à demain à Arthur. « Je ne peux pas te faire de câlin à cause du gros virus, mais je te fais un high five à distance », a conclu Mme Marie-Ève, chaleureusement remerciée par la mère d’Arthur, Maude Prud’homme. Les parents, nous disent les deux enseignantes, ont particulièrement apprécié l’initiative. C’est d’ailleurs la maman d’une élève qui a suggéré à La Presse d’en faire un article.
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Le but de cette visite à domicile est de diminuer l’anxiété chez les élèves et de créer un lien. Car créer un lien est « primordial », estiment Mme Diane et Mme Marie-Ève. Les enseignants du préscolaire devront porter un masque ainsi que des lunettes de sécurité ou une visière, cette année, notent-elles. Ce premier contact est donc « plus convivial, plus familier ».
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« Normalement, les enfants visitent l’école, ils nous voient, enchaîne Mme Diane, faisant référence aux années antérieures. On avait aussi prévu une période d’histoire. Là, il n’y avait rien de tout ça et on a une clientèle d’enfants anxieux. On s’est donc dit : on va se donner du travail supplémentaire, mais on va s’en enlever dans une autre perspective. Oui, c’est du bénévolat, mais maintenant, notre lien est créé avec les enfants. »
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Les deux enseignantes s’entendent : ça a fait du bien tant aux élèves qu’à elles-mêmes. « C’est bienfaisant pour eux… et pour nous », résume Mme Marie-Ève. « Et c’était tellement beau et touchant de les voir », ajoute Mme Diane, encore émue par l’expérience. « On recommence l’an prochain, hein ? », a demandé Mme Diane à sa collègue, qui enseignera à l’école des Coquelicots pour la première année. « Oui ! », lui a répondu cette dernière sans hésiter.