C’est par dizaines que les enfants et adolescents nous ont fait parvenir des messages pour nous raconter leur vie en confinement. Nous leur donnons ici la parole afin qu’ils nous expliquent, dans leurs mots, comment ils perçoivent cette situation qui bouleverse leur quotidien.

Bien entourée !

Je suis heureuse parce que je peux passer plus de temps avec ma famille. Toutefois, je m’ennuie de mes amis et de mes professeurs. Mes activités préférées sont les cours d’éducation physique avec mon père et les cours de piano virtuels avec ma professeure Louise. Je fais aussi des cours de français, de mathématique, de sciences et d’anglais avec ma mère qui prépare le plan de chacune de nos journées. Ce matin, j’ai eu mon premier cours de leadership avec ma tante Béatrice via l’application Zoom sur l’ordinateur de ma mère. De plus, mon oncle Marco m’enseignera des cours d’astronomie sur FaceTime. En conclusion, mes parents commandent tout sur l’internet. La marchandise arrive à notre porte comme des surprises ! Le plus amusant dans toute cette aventure, c’est que je peux jouer à des jeux vidéo sur l’ordinateur avec mon frère lors de mes temps libres.

P. S. Restez à la maison.

Savannah Gordon, 8 ans

Aider les scientifiques

La covid 19 m’a attristée quand j’ai su que je ne pourrais pas voir mes amies. Mais j’aime beaucoup trouver des idées de chansons qui s’écrivent comme des poèmes. L’isolement, c’est comme être dans une prison, je me sens comme une hirondelle à qui on a coupé les ailes. Voir défiler sa vie sans s’en rendre compte pendant des mois, c’est chaotique. J’aime bien que mes cousines doivent rester 4 jours chez nous, sortir en vélo et écrire mes sentiments dans mon journal.

Je suis prête à aider les scientifiques pour trouver le vaccin.

Coralie Veilleux, 10 ans

Des avantages, aussi…

Le confinement est un moment où il y a des hauts et des bas. Je m’occupe comme je peux. Je cuisine presque chaque jour et mes coachs de gymnastique nous donnent des cours en ligne avec Zoom pour qu’on ne perde pas tous nos acquis. C’est cool parce que je peux les voir, sinon je m’ennuierais d’elles et en plus, ça occupe mes journées. C’est difficile de ne pas pouvoir voir mes amies en vrai. Par contre, un des avantages, c’est que j’apprends à mieux m’entendre avec ma petite sœur. Aussi, on passe nos soirées en famille tandis que d’habitude on n’est jamais ensemble parce que j’ai de la gym. J’ai quand même hâte de retourner à la vie normale pour aller à mes entraînements et à l’école.

Évelyne Choquet, 12 ans, Rosemère

Le confinement, c’est sans fin

On ne sait pas quand ça cessera. Je préférerais de loin aller à l’école et voir mes amies, mais je reste à la maison, parce qu’il le faut. Il faut protéger la population à risque, mes grands-parents, mon arrière-grand-mère de notre ennemi, lui, le virus. Je suis patiente et j’attends, dans ma chaleureuse demeure, que quelque chose survienne. Je suis patiente parce que je sais que si je sors, je mets ma famille à risque, et ce n’est indéniablement pas ce que je souhaite, alors je ne sors tout simplement pas.

Ça devient long, mais j’y parviens. Je fais ce qui me passionne à longueur de journée. La danse, la musique, la littérature, la cuisine et l’art me passionnent. En faisant ce que j’aime, je sais que j’y arriverai, un jour à la fois.

Courage, l’ami !

Mélia

Quand les projets tombent à l’eau…

Quand j’ai appris que je serais en confinement pendant deux semaines, je me suis dit : Youpi ! Une prolongation de la semaine de relâche pour deux semaines, mais je suis vite redescendu de mon nuage. Petit à petit, j’ai appris que mes projets que j’avais préparés, certains depuis le début de l’année, seraient annulés. Je faisais La Course du Grand Défi Pierre Lavoie, j’allais à mes qualifications pour l’équipe de volleyball de mon école et je me rendais à la régionale de Secondaire en spectacle. Alors, j’ai commencé à déprimer et arrêter de faire les choses que j’aime comme chanter et faire du sport, mais mes parents me font faire des « rides » d’auto et ça me change les idées. Je regarde la conférence de François Legault chaque jour et je fais mes devoirs hebdomadaires. Je vis l’isolement comme ça.

Eugénie Lestage, 15 ans

La chance d’avoir trois petits frères

Voici comment je vis mon confinement à 15 ans. Tout d’abord, j’essaie le plus possible de continuer à faire des travaux scolaires, car je trouve important de rester à jour. Je lis beaucoup plus en ce temps de crise que lorsque je suis à l’école parce que j’ai énormément de temps. De plus, j’ai la chance d’avoir trois petits frères énergiques, donc il est facile de trouver quelque chose d’amusant avec eux. On prend souvent des marches ensemble, on joue dehors, on écoute des films/séries à la télé et on joue à plein de jeux de société. Ensuite, je continue à m’entraîner. Je fais du sport de haut niveau en gymnastique et en soccer et je trouve important aussi de garder la forme pour ne pas tout perdre ce qu’on a déjà d’acquis. Finalement, je crois, c’est le bon temps pour faire des choses qu’on ne fait pas à l’habitude ou des choses qu’on n’a pas le temps de faire lorsqu’on va à l’école, activités et autres, comme la lecture pour moi.

Ça va bien aller !

Zéolie Roulier